Algérie

M. Tabéche (DG de l'hôpital psychiatrique de Blida) : «Certains services ont un taux d'occupation de 150%»



Est-ce que tous les services de l’hôpital sont saturés ' Absolument, l’hôpital subit une pression importante du fait qu’il reçoit des malades de toutes les wilayas du pays. Par conséquence il y a un surplus de malades. Certains services ont un taux d’occupation de lits de plus de 150%. D’autres sont occupés à 95%  ce qui est quand-même beaucoup. L’hôpital n’a plus cette vocation de wilaya ou régionale, il est devenu par la force des choses national. Il y a même des gens d’Alger qui y viennent régulièrement pourtant, ce n’est pas les services psychiatriques qui maquent dans la capitale. Je cite à titre d’exemple les hôpitaux psychiatriques Drid Hocine, de Cheraga, les  services dans le CHU de Bab El-Oued et à l’hôpital Mustapha Pacha. Malgré cette saturation, vous continuez quand même à accueillir les malades. Comment faites-vous pour leur placement ' Lorsqu’une famille vient en détresse pour placer un des siens dans cet asile psychiatrique, on ne peut pas le lui refuser. Quant à son hospitalisation on fait avec les moyens de bord, on lui donne un lit et on le suit médicalement.Y a-t-il un encadrement suffisant capable de prendre en charge tout ce nombre de malades 'Non, pas du tout.'En vérité le manque du personnel encadreur est notre plus grand handicap. Lorsque je suis venu à cet hôpital en 2007, j’ai recruté 200 ouvriers, mais dès qu’on s’est séparé du CHU de Blida, la majorité du personnel a évité les services de psychiatrie. Donc nous avons enregistré une déperdition importante du personnel, qui a été suivie par des départs à la  retraite. Le déficit qui s’est créé est dû à l’absence de relève.Pourquoi ne pas recruter ou provoquer une session de formation 'On a essayé les deux cas mais sans résultat. Les gens ne veulent pas travailler dans ces services psychiatriques. En ce qui concerne la formation des jeunes, c’est une proposition qu’on va  soumettre à la tutelle. Elle sera destinée à des bacheliers littéraires qui pourront devenir des techniciens supérieurs en psychiatrie. C’est une option importante si on veut vraiment assurer la relève et présenter un service de compétences, car il n’est pas du tout facile de gérer des malades mentaux surtout ceux qui ont des tendances suicidaires. Pour le recrutement, il faut vraiment des conditions incitatives pour pouvoir attirer et s’intéresser à ce métier qui est en fait très pénible et stressant. Les proches des malades vous aident-ils dans leur prise en charge  d’autant que la cellule familiale est importante dans ce processus … 'Rares sont les familles qui s’intéressent à leurs malades. Une fois un patient admis à l’hôpital, ces proches ne reviennent plus. C’est dommage, de rejeter un des siens. Il y a des malades qui sont seuls depuis plus de 30 ans voire plus.Vous gérez aussi le service des toxicomanes. Le nombre de drogués qui sollicitent une prise en charge augmente-t-il 'Effectivement, il y a de plus en plus de toxicomanes surtout ceux qui consomment des drogues dures comme l’héroïne ou la cocaïne.


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