Histoire: La cité fortifiée aurait, selon certains chercheurs, longtemps servi de base aux expéditions romaines.
La ville antique de Tarmount, située à 35 km au nord-ouest de la capitale du Hodna, demeure, en dépit de l’importance et de la richesse de ses vestiges, totalement à l’écart des circuits du tourisme historique, selon un constat fait par des spécialistes qui appellent à sa valorisation.
Les vestiges de ce site appartiennent aux différentes phases de l’histoire de l’Algérie avec une prééminence de ruines romaines particulièrement nombreuses.
Le toponyme du site est d’origine berbère et signifie «le pays des grenadiers», affirment les chercheurs ayant étudié le site, qui s’accordent à dire que les Berbères ont été les premiers occupants de cette région malgré l’insuffisance des traces physiques.
Pour les mêmes spécialistes, ce manque d’indices est dû, surtout, à l’absence de fouilles très approfondies.
Les vestiges romains occupent une superficie de 30 hectares, à 590 mètres d’altitude, sur une plaine comprise entre Oued Leham et Chott El-Hodna.
Cet espace est distant de 5 km de la montagne de Ettarf. Construite par les Romains vers le IIIe siècle, la cité fortifiée de Tarmount faisait partie de la ligne de défense dressée par ce peuple pour se prémunir contre la résistance des Berbères nomades demeurés rétifs à leur présence.
La partie romaine de la cité a été fouillée par deux missions dirigées, entre 1934 et 1936, par l’archéologue Messiéra, assisté d’une cinquantaine de travailleurs locaux.
Elle a fait également l’objet de prises de vues aériennes ayant permis d’en délimiter avec précision les contours. De forme rectangulaire (200 m sur 170), le fort de la cité dispose de plusieurs entrepôts d’armes.
Ce qui, notent les mêmes chercheurs, atteste de la vocation militaire de la ville qui servait de base aux expéditions romaines.
Ce fort était également utilisé pour le stationnement des troupes en campagne et comme refuge pour les civils en cas d’assaut.
Le rempart du fort, de 2,25 m d’épaisseur au nord, 2,15 m à l’Ouest et de 2,2 m au Sud, a été construit avec des moellons de 20 à 30 cm de long et 8 à 15 cm de large ; une tour fortifiée a été érigée sur l’un des quatre côtés de ce rempart, parsemé de meurtrières avec en son milieu une grande porte.
L'importance de ce site, tant pour les historiens que pour le tourisme, mérite une prise en charge sérieuse qui permette de le valoriser.
Posté Le : 22/01/2020
Posté par : msili
Ecrit par : R. L. / APS
Source : Infosoir - Edition du 24/5/2006