M'sila : Soubela et Ouadah résistent au projet du barrage

L'initiative prise hier par le wali de M'sila pour la mise en place d'une commission ad hoc pour gérer ce projet, sous l'égide de la commission de sécurité de la wilaya, est révélatrice que le conflit, qui dure depuis le 18 avril, est en phase de prendre une dimension inédite, qui risque fort d'embraser la région. Les 4000 habitants de Soubela et de Ouadhah, redoutant la destruction de leur structure socioéconomique et culturelle ancestrale, se refusent à  toute négociation avec les autorités de la wilaya, qui va dans le sens de la reprise des travaux de réalisation de ce barrage, arrêtés depuis plus de 15 jours. La réunion d'hier, à  laquelle étaient conviés, en plus des membres de la commission de sécurité de la wilaya, les représentants des protestataires, avait pour objectif de faire dissiper tout malentendu sur l'affaire du barrage, et supprimer toutes les interférences qui ont jeté le trouble entre l'Agence nationale des barrages et transfert (ANBT) et les populations, n'a, en fin de compte, pas abouti aux résultats escomptés. Lors des débats, les représentants des communautés villageoises ont développé leurs arguments sur le fait que leur problème n'est pas celui d'indemnisation, mais c'est plus profond. «Ces terres sur lesquelles vivaient nos ancêtres depuis quatre siècles, dira l'un de ces représentants, on n'est pas près à  les abandonner, quel qu'en soit le prix.» Sur ce, la délégation représentant des villageois a dû quitter la salle de réunion, laissant tout le monde sans voix et sans qu'aucune solution ne soit esquissée, laissant supposer que ce barrage de 18 millions de mètres cubes et d'une enveloppe de 8 milliards de dinars est sérieusement compromis.