Nul enfant ne doit être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels », lit-on dans la Convention internationale des droits de l?enfant, notamment dans son article 37. « C?est exactement le contraire de ce que stipule cet article qu?a subi mon fils Hamza au niveau de la maison d?arrêts de M?sila, où il a été complètement défiguré ; la lèvre fendue, une dent cassée, le visage tuméfié et totalement immobilisé », a soutenu Rebbaj Tahar, père de Hamza, en remettant à El Watan une copie du rapport transmis au président de la République. « Il a été évacué en urgence à l?hôpital de M?sila, le 7 juillet 2006, soit une semaine après son incarcération », a-t-il précisé. La version de l?établissement pénitentiaire stipule que les blessures sont d?origine accidentelle, par le fait que Hamza est tombé de son lit. La teneur du rapport médical, tout en passant sous silence les blessures au visage et la dent cassée, est indicative de la gravité de l?état du jeune Hamza. Il est mentionné, dans le rapport que ce dernier a été victime d?un traumatisme vertébral, qu?une TDM faite à l?hôpital montre des lésions des vertèbres D8, D9 et D10. L?examen clinique, lit-on dans le rapport, montre une parésie des membres inférieurs, un état qui nécessite une IRM dorsale à la recherche d?une éventuelle lésion médullaire. « Plus graves, mon fils a été transféré à Constantine pour une IRM. Il est resté dans la maison d?arrêt s de cette localité pendant 2 mois et demi sans que l?IRM ne soit effectuée. En le lui rendant visite à la maison d?arrêt de Constantine, on me le ramena dans un brancard », a-t-il soutenu de vive voix. Après cela, a indiqué le père, son fils a été transféré à Sétif et mis dans une cellule pendant 3 jours, lieu qu?il n?a pas supporté et il tenta de se suicider. Par la suite, il a été transféré à El Harrach où il est resté 2 mois après avoir passé 22 jours à Bouira, et la rejoignant une deuxième fois, il y est resté un mois. Et d?enchaîner : « Mon fils a galéré du 10 juillet 2006 au 6 janvier dernier, ne recevant aucun soin, lui qui était dans un état grave, pendant 6 mois et 15 jours et demi. » A-t-on voulu en finir avec Hamza, le laissant « pourrir » pour cause de conjectures ? N?y a-t-il pas eu non-assistance à personne en danger ? Ce qui est sûr, c?est qu?il y a eu violation de l?article 24 de la Convention internationale sur les droits de l?enfant qui stipule que « les Etats parties reconnaissent à l?enfant, le droit de jouir des services médicaux et de rééducation ». Ils s?efforcent de garantir qu?aucun enfant ne doit être privé du droit d?avoir accès à ces services. Hamza n?a rien eu de tout cela ; il a agonisé pendant plus de 6 mois. Un simulacre de procès s?en est suivi, où deux personnes qui n?ont rien à voir avec l?affaire, dira le père de Hamza, ont été accusées d?avoir tabassé son fils et ont bénéficié de non-lieu. Hamza, lui, croupit dans la maison d?arrêts de M?Sila après avoir subi les foudres d?un fonctionnaire de la justice. Il vit présentement terrorisé, car menacé par le directeur de l?établissement pénitenciaire de le couper en morceaux s?il divulgue quoi que ce soit à son père.
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Posté Le : 28/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : S. Ghellab
Source : www.elwatan.com