Cueillette - Comme Salah et Midou, beaucoup d'enfants sont mobilisés, en cette période. Leur but : cueillir des jujubes et les vendre.A l'approche de la rentrée scolaire donc, les jujubes commencent à mûrir, sur ce versant sud des mots de Maâdid.
Assis, le soir, sur le bord du trottoir, avec son ami, Salah, un enfant d'une dizaine d'années, vend des jujubes Pour ce faire, il a mis quelques dix à quinze kilogrammes de ce fruit dans un sac à semoule. «Cinq dinars la tasse ! Si vous voulez le tout, il n'y a aucun problème», nous dira Salah, tout souriant. Installé près d'un vendeur de melons, Salah lorgne les voitures qui passent pour meubler, sans nul doute, ses rêveries.
«Un béret !» , fera-t-il glisser à voix basse à l'adresse de son compagnon, sur un air d'extase. A cet instant une voiture de marque Mégane bleu ciel passe lentement. Pour vendre les fruits cueillis, les deux gamins ont parcouru plus d'une quinzaine de kilomètres. Ils sont au chef-lieu de commune. Plus exactement, à Bichara, dans la wilaya de M'sila. «Nous les avons cueillis à Rachana», nous apprendra Salah.
Assurément, dans ce lieu, nos deux enfants sont les deux premiers à avoir exposé à la vente de leur cueillette de cette saison.
Car Rachana où la cueillette s'est faite se trouve en contrebas de la chaîne montagneuse de Maâdid. Comme chaque année, vers la fin de l'été, des enfants de cette région cueillent des jujubes. Leur mesure est une tasse à café. Le prix de l'unité est toujours le même. Comme l'année passée : cinq dinars. Contrairement à Salah qui espère amasser de l'argent pour acheter des habits pour la rentrée scolaire, Midou a un autre objectif : «Moi , je vais acheter des lunettes, pour la rentrée scolaire», nous dira cet enfant en quatrième année scolaire.
Cependant, les jujubes ne sont toujours pas sur le marché. Ce qui fait que ce fruit n'est en réalité qu'à ses prémices. «Chaque jour, je vais au douar, une partie est mûre, l'autre pas encore ...»
A proximité du marché de ce coin, des enfants racontent la cueillette de ce fruit : «Nous mettons un drap sous l'arbre dont nous fouettons les branches à l'aide d'un bâton. Une fois les jujubes tombées, nous retirons le tissu.» Ayant su que nous étions à la recherche d'informations sur cette cueillette infantile, Midou nous interpelle quelque temps après. «Vous en voulez combien '», nous interrogera-t-il .
«Moi, je vais vendre en mesurant à l'aide d'une tasse à café. Vous l'avez vue ' Elle est grande ...» Et pour combien ' «...Euh...euh ...Dix dinars !». Après réflexion, il a ajouté : «La bouteille de deux litres ... Euh ! Je ne sais pas ! Trois ou quatre cents dinars.» Apparemment, dans sa tête, un douar appelé Sidi Ahmed et des sommes d'argent se confondent.
Comme ceux-là, d'autres préfèrent cueillir, stocker chez eux, avant d'écouler le fruit aux revendeurs. Ces derniers le commercialisent en ville.
Les dernières pluies ont mis un terme à la canicule. Ce qui permet, à coup sûr, aux enfants d'aller plus loin dans la nature, à la recherche de jujubes.
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Posté Le : 31/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djemai Benrahal
Source : www.infosoir.com