La viande locale toujours aussi chère
L?augmentation générale des prix à la veille de chaque Ramadhan obéit, non seulement à une forte propension à l?accroissement de la consommation sous les effets d?un comportement particulier des consommateurs, mais se plie de surcroît à une déferlante poussée spéculative frappant tous les produits. La viande n?échappant pas à la rituelle augmentation a connu avant cette échéance ramadhanesque, durant les deux dernières années et même avant, des augmentations vertigineuses qui ont laissé pantois plus d?un, eu égard aux conditions climatiques favorables qui étaient censées produire des effets inverses. Comment ne pas l?être, car de tout temps, éleveurs et chevillards, du moins dans la wilaya de M?sila, ont expliqué la cherté du prix de la viande ovine par sa forte corrélation avec la sécheresse, période au cours de laquelle les prix des aliments de bétail sont élevés. Mais ce qui demeure cependant paradoxal, c?est le maintien du prix de la viande élevé, en dépit du niveau record de la pluviométrie enregistré ces deux dernières années, ce qui n?a pas influencé les prix de la viande qui sont demeurés inaccessibles pour le consommateur moyen, lesquels ont paradoxalement flambé atteignant jusqu?à 850 DA le kilo de viande ovine, prix relativement élevé pour une wilaya réputée productrice de viande rouge. « Les prix, au lieu de baisser, se sont renchéris laissant tout le monde dans l?expectative. Au xlieu et place, disent les consommateurs de la loi universelle de l?offre et de la demande qui devrait jouer si on garde bien sûr à l?esprit que la cherté du prix de la viande est liée à la sécheresse, on est en face d?un maquignonnage primaire où les man?uvres frauduleuses demeurent de mise et que rien n?est fait pour les dissuader ». « Faux, répondent les éleveurs, le prix de la viande obéit à la loi de l?offre et de la demande, et ces périodes de forte intensité pluviométrique ont été mises à contribution par les éleveurs pour la reconstitution du cheptel, et par ce comportement, l?offre s?est drastiquement rétrécie, engendrant de fait le renchérissement du prix du mouton et par voie de conséquence du prix de la viande ovine. » L?argumentaire développé par les éleveurs se trouve conforté par les statistiques de la direction des services agricoles de la wilaya de M?sila, qui mettent en exergue le phénomène de reconstitution du cheptel par l?accroissement des effectifs ovins par an pour la période allant de 2000 à 2003, passant de 1 030 000 têtes en 2000, à 1 460 000 en 2003, enregistrant une augmentation de 430 000 têtes. Identiquement, la production de viande ovine a baissé pendant la période 2000-2003, passant de 1 274 414 q à 802 225 q, soit une diminution de 430 000 q. Pour le P/APC d?Ouled Madhi, commune réputée, « il y a effectivement une forte propension à la reconstitution du cheptel que j?estime représentative à 80% et les 20% restants demeurent liés au phénomène de contrebande qui continue à décimer la seule richesse de la commune ». Présentement le prix de la viande ovine, suite aux apports en viandes congelées, a connu une baisse de 23%, s?affichant à 650 DA, pour reprendre son ascension à moins d?une semaine du mois du Ramadhan et atteindre 750 DA le kilo.
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Posté Le : 12/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghellab S.
Source : www.elwatan.com