Algérie

M. Rachid Benaissa : «L'importation de blé n'est pas exceptionnelle»



M. Rachid Benaissa : «L'importation de blé n'est pas exceptionnelle»
Photo : Makine F. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a autopsié hier le secteur qu'il dirige lors de son passage au forum d'El Moudjahid. M. Benaïssa a infirmé l'information selon laquelle notre pays aurait importé, début du mois courant, massivement du blé tendre. «L'Algérie n'a pas importé de manière massive de blé tendre», a-t-il précisé, soulignant l'existence en Europe de stocks d'intervention. Dans ce cadre, il a indiqué que c'est l'Office algérien interprofessionnel des céréales qui importe en vue de constituer les stocks. M. Benaïssa s'est aussi exprimé sur la pénurie de lait, affirmant qu'il s'agit d'un dysfonctionnement au niveau des circuits de distribution est non pas de crise. Dans la foulée, le ministre a annoncé la création de six conseils régionaux qui, une fois mis en place, constitueront un espace de discussions et de concertation. En outre, a-t-il soutenu, les laiteries ont été instruites pour ne pas utiliser la poudre à  d'autres fins, soulignant qu'elles sont, toutefois, libres de compléter leurs capacités de production par le lait cru ou l'importation de poudre. M. Benaïssa qui «ne parle pas en fonction des conjonctures», affirme que «lorsqu'on est pris de court, on fait tout pour préserver la cohésion sociale». Le ministre a indiqué les initiatives visant la création de sociétés, dont celle qui se chargera du transfert d'embryons pour la reproduction et la multiplication des ressources animales. «La tendance est positive», a-t-il dit. La crise du sucre et la possibilité de cultiver la betterave sucrière ont été également abordées. Sur ce point précis, il a rappelé les tentatives de production par le passé, ajoutant que dans le cadre de la sécurité alimentaire, il est important de maîtriser les techniques de production et produire si le besoin se fait sentir. «On pourra produire du sucre à  partir des dattes», a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, le premier responsable de l'agriculture a fait savoir que des pourparlers sont engagés avec les banques et les transformateurs de la tomate en vue de permettre aux unités de transformation de la tomate industrielle qui ont suspendu ou ralenti leurs activités de reprendre du service. LE SYSTÈME DE RÉGULATION EST IMPORTANTM. Benaïssa a mis l'accent sur l'importance du système de régulation des produits agricoles de large consommation. La demande, a-t-il dit, est quotidienne alors que l'offre est saisonnière. Ce système, à  ses yeux, ne freine pas la dynamique privée, mais constitue un cadre de protection du consommateur et du producteur. M. Benaïssa a estimé qu'avant d'atterrir sur le marché, tout produit passe par plusieurs étapes. Aussi, les intervenants doivent-ils concilier leurs intérêts. Concernant les terres agricoles, le ministre a indiqué que la loi est claire. Elle condamne celui qui les détourne de leur vocation. S'agissant de la production et de produits biologiques, il a indiqué que c'est un créneau qu'il faut développer afin de lui permettre de prendre place dans l'économie nationale. Sur un autre plan, le ministre a souligné que la nouvelle politique agricole est telle que beaucoup ont manifesté leur désir d'investir dans l'agriculture, ajoutant que 91 mille dossiers ont été assainis au niveau national. Par ailleurs, l'invité du forum a estimé qu'on ne peut pas parler de développement durable s'il ne concerne pas tout le territoire national. Cela reste, dit-il, un défi à  relever pour ceux qui croient que les espaces ruraux sont des espaces porteurs de grandes potentialités à  découvrir. «Il n'y a pas d'espace sans avenir, mais des espaces sans projets», a-t-il expliqué. Dans le même contexte, il a rappelé les quatre axes autour desquels s'appuie la politique du développement rural, à  savoir la modernisation des villages et des ksour, la protection des écosystèmes naturels, des bassins versants et du patrimoine matériel et immatériel. La politique de développement agricole, quant à  elle, accompagne les créateurs de richesses qui sont les agriculteurs, les éleveurs et les industriels qui valorisent la production agricole. M. Benaïssa a insisté sur le recentrage et le décloisonnement des rapports entre ces acteurs. Le ministre a aussi évoqué le programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique, les contrats de performance et tout ce qui est mis à  la disposition des agriculteurs pour leur permettre de travailler sereinement. Il a, en outre, estimé nécessaire la généralisation de la culture de performance, soulignant que l'entreprise algérienne de génie rural s'emploie à  résoudre les problèmes auxquels font face les agriculteurs pour accélérer la réalisation des projets de proximité et de développement rural intégré.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)