M. Rachid Banaïssa met en garde les laiteries contestataires : «Le prix administré du lait en sachet est maintenu»

Photo : Makine F. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour rappeler à  l'ordre les laiteries ayant   décrété, la semaine dernière, une grève. Un mouvement qui a engendré une pénurie de lait en sachet dans certaines localités de la capitale. « Nous ne tolérerons ni la politique de chantage et encore moins celle qui prend en otage la population. Celui qui pense pouvoir nous l'imposer, il se trompe », a indiqué le ministre en s'adressant aux contestataires. Et d'ajouter : « personne ne peut nous menacer. Celui qui veut s'inscrire dans notre démarche, il sera le bienvenu, sinon il prendra ses responsabilités ». Pour le ministre, « la filière lait est et restera stable. Selon lui, des efforts ont été consentis pour mettre de l'ordre dans le secteur dont la décision de  création du comité interprofessionnel du lait (CIL), lequel se veut un espace de dialogue et de concertation, voire une force de proposition d'autant qu'il regroupe l'ensemble des acteurs intervenant dans la filière. Tout en consolidant les missions du CIL, le ministre a donné instruction de créer d'ici le mois d'octobre  des comités interprofessionnels régionaux pour cerner au mieux les problèmes de chaque région comme il a proposé d'élire un nouveau comité national.«Il n'est pas acceptable de rester en retrait et contester après les propositions découlant du CIL », a indiqué le premier responsable du secteur en mentionnant la décision de limitation des affectations de la poudre de lait à  100 000 tonnes avec une réduction de 20% ainsi que la nouvelle réorganisation de la distribution des quotas selon les besoins des régions. C'est d'ailleurs l'objet de la contestation des dix transformateurs de lait. Dans le même contexte, le ministre, tout en informant que ces mesures ne sont pas encore validées,  a fait remarquer que les laiteries ne doivent pas se limiter à  ce créneau et doivent s'inscrire dans la démarche tracée par son département visant la promotion de la production nationale.  12 MILLIARDS DE DINARS DE SUBVENTION Il a fait savoir que le gouvernement consacre une enveloppe de 12 milliards de dinars pour la subvention de la filière lait dont une bonne partie est versée pour la poudre de lait. Toutefois, il indiquera que les efforts seront orientés vers le renforcement de la capacité de la collecte du lait cru.Il a fait savoir, en outre, que des mesures incitatives sont mises en place pour les laiteries qui favorisent le lait cru. La quantité ainsi que la qualité ne font pas défaut, a-il- assuré en informant que l'année de 2010 sera clôturée avec l'importation d'environ 30 000 génisses.  Ouvrant le débat, le ministre a encore une fois mis les points sur les «i» en indiquant que le prix administré du lait en sachet est maintenu. Idem pour le coût du lait cru plafonné entre 28 et 32 DA. « L'éleveur est le maillon le plus fragile de la chaîne donc nous devons le protéger », a lancé M. Benaïssa. Saisissant sa présence, certains intervenants ont demandé plus de représentativité des laiteries au niveau du CIL et le respect dans le paiement des subventions. A ce sujet, le ministre a indiqué que les subventions des trois mois de févriern mars et avril sont signées.