Algérie

M. Mustapha Ouyed, Président du CDCA, à El Moudjahid : « Les entreprises algériennes ont besoin de transfert de savoir-faire »



M. Mustapha Ouyed, Président du CDCA, à El Moudjahid : « Les entreprises algériennes ont besoin de transfert de savoir-faire »
Les relations économiques entre l’Algérie et le Canada ont connu, ces dernières années, une amélioration remarquable notamment dans les secteurs hors hydrocarbures.


Les relations économiques entre l’Algérie et le Canada ont connu, ces dernières années, une amélioration remarquable notamment dans les secteurs hors hydrocarbures. Les hauts responsables, des deux pays ont exprimé à maintes reprises, leur disponibilité à aller de l’avant dans la perspective de renforcer les relations bilatérales, en particulier économiques. Dans cet entretien, le président du Conseil de développement Canada Algérie, revient sur plusieurs questions, notamment sur les perspectives prometteuses de partenariat économique entre les deux pays.

El Moudjahid : Quel bilan faites-vous de la dernière visite de trois jours en Algérie. Avez-vous atteint vos objectifs ?
Mustapha Ouyed : Nous sommes très heureux d’annoncer que nos objectifs pour ce forum ont largement été dépassés. Ce premier forum a marqué une relance forte du rapprochement entre les entreprises des deux pays pour travailler ensemble à diversifier la production et l’exportation du « made in Bladi ». Nous avons reçu de très nombreuses félicitations de la part des participants sur la qualité des échanges et nous sommes sollicités pour organiser dès que possible d’autres initiatives orientées vers des secteurs spécifiques prioritaires tels que l’agriculture, la production industrielle et les mines. Notre seul regret et de ne pas avoir pu accepter toutes les demandes de participation puisque la capacité maximale de participants a été dépassée plusieurs jours avant l’évènement. Je tiens à remercier chaleureusement nos co-organisateurs, Algex et le FCE ainsi que le soutien efficace du ministère des Affaires étrangères et du ministère du Commerce.

Y a-t-il des passerelles entre les opérateurs économiques des deux pays ?
Les ambassades des deux pays déploient des efforts appréciables dans ce sens. C’est maintenant aux entreprises canadiennes et algériennes de travailler au rapprochement et c’est ce que le Conseil de Développement Canada Algérie, le CDCA, s’est donnée pour mission afin de consolider les relations commerciales entre les deux pays. Le forum a permis aux participants de prendre connaissance de cas réels de joint-venture entre entreprises algériennes et canadiennes et de constater la facilité naturelle de collaboration entre les Algériens et les Canadiens. Ces co-entreprises font face aux mêmes défis que les entreprises 100% algériennes, mais ont également les mêmes chances de succès et de prospérité.

Qu’est-ce qui pourrait motiver davantage les entreprises canadiennes à venir investir en Algérie ?
Une meilleure communication sur les opportunités d’affaires en Algérie serait un facteur important de motivation des entreprises canadiennes à venir travailler en Algérie. La délégation canadienne qui a participé à ce premier forum a eu le privilège d’être reçue successivement par les ministres de l’Environnement et des Energies renouvelables, des Transports et des Travaux publics, de la Culture, du Commerce, de l’Industrie et des Mines et enfin des Finances.
À chacun de ces entretiens d’échanges, les membres de la délégation ont pu recevoir de la part du premier responsable de chacun des secteurs une vue d’ensemble des principales orientations stratégiques, des initiatives déjà en cours et des besoins prioritaires qui restent à combler. Le CDCA entreprend dès à présent de développer et mettre en œuvre le partage de cette information à l’ensemble de ses membres et de ses partenaires au Canada afin qu’ils soient encouragés et incités à venir en Algérie pour en apprendre davantage et travailler à offrir leurs solutions.

Pensez-vous que c’est facile pour un homme d’affaires canadien de s’adapter au fonctionnement des affaires en Algérie ?
Comme nous l’avons appris pendant le forum, dans le cas de la compagnie OmniChem, qui est l’un des co-fondateurs du CDCA, le facteur principal de succès de leur implantation en Algérie depuis de nombreuses années, a été la collaboration du président de OmniChem avec l’un de ses partenaires d’affaires algériens qui vivait au Canada depuis quelques années. Et ce facteur de succès a été le même pour d’autres compagnies. Il est clair pour le CDCA que la présence d’une forte diaspora algérienne au Canada, la deuxième plus importante diaspora algérienne dans le monde, est un atout majeur pour les entreprises canadiennes de se déployer avec succès en Algérie. Ces Algériens, qui sont le plus souvent des Algéro-Canadiens, représentent la passerelle parfaite pour initier et concrétiser des partenariats gagnant-gagnant en Algérie. Le tout avec l’accompagnement opérationnel du CDCA dans l’ensemble du processus d’études de marché, d’études de faisabilité, de financement, d’autorisation, etc.

La règle du 51/49 peut-elle constituer un frein pour les investisseurs canadiens ?
Les membres du CDCA sont aussi bien des entreprises algériennes que des entreprises canadiennes. Même si ce n’est pas au CDCA de se prononcer sur la question du 51/49, nous constatons que les entreprises algériennes ont surtout besoin de transfert de savoir-faire canadien et de transfert de technologies, et moins de besoin d’apport de financement ou de part de capital. Le CDCA lance donc un appel aux gouvernements, aux entreprises et aux organisations de l’Algérie et du Canada à saisir cette opportunité de collaboration pour concrétiser des projets réussis qui créent de la richesse, de l’emploi et du développement durable et profitable pour les deux pays.



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