Algérie

M. Medjkouh. Président de la chambre de commerce et d?industrie



« Les opérateurs économiques sous pression »  Quel est l?état d?esprit des investisseurs dans la conjoncture que vit actuellement la région ?  La contrainte sécuritaire est une pression supplémentaire sur les opérateurs économiques. C?est un climat délétère qui s?ajoute à un environnement défavorable. Les événements de Kabylie avaient déjà créé un désordre dans toutes les sphères de production, d?approvisionnement et de commercialisation, ayant touché l?ensemble des entreprises. Après 2004, on a eu un sentiment très bref que les choses allaient rebondir, qu?il y ait un déclic général, et que l?on affecte un programme ambitieux de relance avec un volet économique destiné à l?entreprise. Beaucoup d?argent avait été annoncé pour l?amélioration du cadre de vie, comme l?aménagement des chefs-lieux, mais rien n?a été prévu pour l?encouragement de l?initiative de la création d?entreprise et la relance de l?outil de production. Nous avions présenté des propositions à nos partenaires administratifs pour sortir du climat de sinistrose, mais trois ans plus tard, il n?y a toujours pas de répondant. Avec la nouvelle menace sournoise, beaucoup d?opérateurs ne peuvent pas vaquer normalement à leurs occupations.  Peut-on craindre une nouvelle vague de délocalisations et avez-vous saisi les autorités sur la question de la sécurité ?  Nous avons interpellé les autorités au tout début de ces affaires (premier rapt d?un entrepreneur il y a deux ans, ndlr). Nous avons notamment demandé la sécurisation des sites de production. Depuis, c?est plutôt le wait and see. Les événements de 2001-2004 avaient poussé à la délocalisation une douzaine de PME, employant chacune entre 20 à 50 personnes. Actuellement, nous assistons beaucoup plus à des délocalisations « personnelles ». Ce sont les entrepreneurs eux-mêmes qui quittent la région, en laissant sur place leurs moyens de réalisation ou de production. Il devient de plus en plus difficile de convaincre les gens à investir localement et à lancer des extensions d?activité, vu l?absence ou le manque de zones aménagées et sécurisées, de port-aéroport et de parcs sous douane. Pourtant, il n?y a pas de fatalité dans le marasme économique. Voyez comment Blida a tiré son épingle du jeu alors qu?elle a vécu les affres du terrorisme et même des affaires.  Quels sont les atouts que la wilaya de Tizi Ouzou peut faire prévaloir, en dépit des contraintes citées ?  Il y a la ressource humaine. Nous disposons d?un bassin de main-d??uvre abondante et qualifiée. Il y a une forte densité de la population, plus de 430 habitants/km2. La wilaya elle-même est un marché important, avec 1,25 million d?habitants. Le foncier industriel est également disponible, même s?il demande un assainissement physique, financier et juridique. Le créneau touristique est par ailleurs vierge. Tout reste à faire sur des sites naturels de très forte valeur. Mais le développement touristique nous ramène à la question initiale sur le climat général et la situation sécuritaire.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)