Le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci a appelé à Lima (Pérou), une nouvelle fois, à la mise en application de la réforme de 2010 concernant les quotes-parts et la gouvernance.Une réforme bloquée en raison de sa désapprobation par les Etats-Unis, lors de la réunion du Comité monétaire et financier du Fonds monétaire international (FMI) et qui s'exprimait au nom de l'Algérie, du Ghana, de l'Afghanistan, de l'Iran, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie."Tout en appelant à une mise en oeuvre, dans les meilleurs délais, de cette réforme nous ré-exprimons nos attentes quant à la finalisation par le Conseil d'administration du FMI de son travail sur une solution intérimaire pour pallier le retard dans cette mise en ?uvre", a déclaré le gouverneur de la Banque d'Algérie.Par ailleurs, M. Laksaci a affirmé attendre un renforcement du travail de surveillance du FMI et à son adaptation aux circonstances spécifiques des pays membres. "Nous soutenons les objectifs déclarés tendant à faire du FMI une institution plus agile, mieux intégrée et plus focalisée sur les besoins des pays membres. Cela nécessitera une adaptation continue des instruments et des lignes de travail ainsi que des ressources financières adéquates", a-t-il soutenu.Là, il est important de rappeler qu'en décembre 2010, le Conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un ensemble de vastes réformes des quotes-parts et de la gouvernance du FMI. Lorsque le vote avait pris fin le 15 décembre 2010, des gouverneurs représentant 95.32 % du total des voix attribuées avaient voté en faveur d'une Résolution sur les quotes-parts et la réforme du Conseil d'administration, dépassant les 85 % requis. Après l'approbation par le Conseil des gouverneurs, les pays membres devront accepter l'augmentation des quotes-parts envisagée et l'amendement des Statuts. Ils devraient faire de leur mieux pour achever ce processus d'ici l'Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs en octobre 2012. Dans bon nombre de cas, il s'agira d'obtenir l'approbation du parlement.La Résolution, qui avait été recommandée par le Conseil d'administration du FMI au Conseil des gouverneurs du FMI le 5 novembre est un ensemble de réformes des quotes-parts et de la gouvernance du FMI. Ces réformes entraîneront une vaste réorganisation de la représentation et de la gouvernance, qui renforcera la légitimité et l'efficacité de l'institution.Avec l'adoption de la Résolution, la 14e Révision générale des quotes-parts s'est achevée par un doublement sans précédent des quotes-parts, portées à environ 476,8 milliards de DTS (environ 733,9 milliards de dollars EU), et une redistribution majeure des quotes-parts relatives entre les pays membres. Lorsqu'elle aura pris effet, elle devrait entraînera un transfert de plus de 6 % des quotes-parts au profit des pays émergents et des pays en développement dynamiques et de plus de 6 % des pays surreprésentés vers les pays sous-représentés, tout en protégeant les quotes-parts relatives des pays membres les plus pauvres et le nombre de voix qui leur est attribué. Le Conseil des gouverneurs s'est aussi déclaré favorable à un amendement des Statuts qui rendrait le Conseil d'administration plus représentatif et permettrait de l'élire dans sa totalité.Chaque pays membre se voit attribuer une quote-part en fonction de sa position relative dans l'économie mondiale. Les quotes-parts génèrent l'essentiel des ressources financières du FMI. La quote-part d'un pays membre détermine le montant maximum de ressources financières qu'il s'engage à fournir au FMI et le nombre de voix qui lui est attribué, et détermine le montant de l'aide financière qu'il peut obtenir du FMI.D'autre part, et toujours lors de la réunion du Comité monétaire et financier du Fonds monétaire international (FMI) et qui s'exprimait, vendredi dernier, au nom de l'Algérie, du Ghana, de l'Afghanistan, de l'Iran, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie. le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci a appelé à Lima (Pérou) à accélérer les réformes dans les différentes économies du monde, en vue notamment d'accroître la croissance, de diversifier l'économie et d'améliorer les conditions sociales."Des réformes structurelles sont nécessaires dans les différents groupes de pays afin d'accroître la croissance potentielle, assurer la diversification économique et améliorer les conditions sociales et l'équité", a déclaré M.Laksaci.M. Laksaci a tenu à préciser que suivant les spécificités de chaque pays ou groupe de pays, les priorités "vont des réformes des marchés du travail et des produits aux réformes pour améliorer l'efficience des dépenses sociales, aux réformes des entreprises publiques et du secteur de l'énergie, à celles visant l'amélioration de l'environnement des affaires. Des efforts attendus du FMIM. Laksaci a invité, à ce propos, le FMI à apporter son soutien aux réformes souhaitées par les pays émergents et en développement. "Nous encourageons le FMI, en collaboration étroite avec les institutions internationales appropriées, à focaliser son travail analytique et ses conseils en matière de politiques sur celles des réformes structurelles qui sont significatives au plan macroéconomique", a-t-il encore affirmé. Tout en rappelant la vulnérabilité des pays à faibles revenus face à un ralentissement prolongé de la croissance mondiale et à la faiblesse des prix des matières premières, l'intervenant a mis l'accent sur la nécessité d'un "soutien financier externe approprié afin d'atteindre leurs objectifs de forte croissance et de réduction de la pauvreté".Il a affirmé que certains pays émergents et en développement "devront recalibrer leurs politiques budgétaires tout en limitant les effets négatifs sur les dépenses d'infrastructure et sociales ainsi que sur la croissance de long terme".Le gouverneur de la Banque d'Algérie a évoqué, en outre, la situation que connaissent certains pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord sur le plan humain mais également économique. "La croissance devrait rester modérée en 2015 et atteindre 2,5% mais elle est projetée à 3,9% en 2016 ", a-t-il souligné. " Dans ce contexte, les pays exportateurs de pétrole de la région enregistrent une faible croissance ainsi que des déficits budgétaires et extérieurs accrus. Bien que les dépenses budgétaires diminuent graduellement pour atténuer l'impact du ralentissement économique, les coussins budgétaires extérieurs s'amenuisent dans ces pays quoiqu'à divers rythmes", constate M. Laksaci. De son point de vue, la situation des pays importateurs de pétrole n'est pas, non plus, reluisante même s'ils ont bénéficié des prix bas du pétrole. Les gains de ces pays ont été "érodés dans certains cas par des préoccupations sécuritaires régionales qui ont déprimé l'activité touristique et l'investissement direct étranger ", a-t-il relevé. D'autre part, il a estimé que la levée des sanctions contre l'Iran devrait avoir des effets positifs sur le commerce intra-régional et l'activité économique dans la région, même s'il s'attend à des pressions temporaire sur les prix du pétrole. Espoir permis pour l'application de ces reformesConcernant la situation économique au niveau mondial, le gouverneur de la Banque d'Algérie considère que "la reprise globale reste faible et inégale, avec une décélération de la croissance dans les pays émergents et en développement et une croissance moins forte qu'attendu dans les pays avancés "."La normalisation attendue de la politique monétaire aux Etats-Unis pourrait avoir un impact négatif sur la confiance des marchés et sur la stabilité financière dans les pays émergents et en développement ", a-t-il déploré.L'espoir reste permis, selon lui. La reprise dans la zone euro, la robustesse de l'économie américaine, le nouvel élan pris par l'économie japonaise et la transition, en Chine, vers une économie basée sur le marché sont des "développements positifs", dira-t-il. A cette occasion, il a exhorté tous les groupes de pays à mener des actions afin de faire face aux incertitudes et aux défis mondiaux. En octobre de l'année dernière le G24 ont exhorté les Etats-Unis à en achever la ratification . Cela demeure un obstacle considérable à la crédibilité et à l'efficacité du FMI", ajoute le G24 dans son communiqué.La quote-part d'un pays détermine le montant de sa contribution au FMI et le nombre de voix qui lui est attribué. Elle détermine aussi le montant des aides qu'il peut obtenir du Fonds. La réforme des quotes-parts adoptée en 2010, qui devrait donner plus de poids aux pays émergents au sein du FMI, n'est toujours pas entrée en vigueur en raison de l'abstention des Etats-Unis à la ratifier. En avril 2011, les ministres des Finances des pays du G24 ont donné aux Etats-Unis jusqu'à la fin de l'année pour ratifier ce projet et menacé de continuer sans eux dans le cas contraire. Pour éviter le blocage de l'application de cette réforme, le G24 a appelé le FMI à proposer des options pour les étapes suivantes au cas où sa mise en ?uvre serait repoussée au-delà de la fin de l'année. "Nous appelons de nos v?ux à un accord sur une formule révisée de calcul des quotes-parts qui renforce sensiblement la participation et la représentation des pays émergents et en développement", lit-on dans un communiqué du G-24 à ce moment là. La présidente du FMI, Christine Lagarde, présente à cette réunion, a appelé le G24 "à exercer autant de pressions que possible pour faire aboutir ce projet". "La réforme des quotes-parts et de gouvernance de 2010 est indispensable et doit être mise en ?uvre, elle ne va pas l'être tant que les Etats-Unis ne l'ont pas ratifiée", a déclaré la patronne du FMI au cours d'une conférence de presse. "Les Etats-Unis doivent comprendre la pertinence de cette réforme (qui vise) à avoir un FMI représentatif de l'économie mondiale et qui inclut ceux qui doivent s'asseoir autour de la table avec eux", a-t-elle conclu. Saïd B.
Posté Le : 12/10/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com