Algérie

«M. Hollande doit mettre un terme au contentieux historique» Réda Malek à propos de la visite d'Etat du président français en algérie


«M. Hollande doit mettre un terme au contentieux historique»                                    Réda Malek à propos de la visite d'Etat du président français en algérie
Photo : S. Zoheir
Par Younès Djama

M. Réda Malek, figure historique du Mouvement de libération nationale, a affirmé hier qu'il espérait que le la prochaine visite du président français à Alger, prévue au courant de ce mois, sera porteuse d'un «air frais» du bloc socialiste français, invitant M. Hollande à «mettre un terme au contentieux historique» entre la France et ses anciennes colonies, notamment l'Algérie. S'exprimant à l'occasion d'une journée commémorative des manifestations historiques du 11 décembre 1960, réprimées dans le sang par les autorités coloniales françaises, M. Malek a estimé que la visite d'Etat en Algérie est une «occasion historique» pour l'héritier des Rocard (Michel), Chevènement (Jean Pierre) et Jospin (Lionel), figures de la gauche française, de solder le passif historique de la France coloniale vis-à-vis des anciennes colonies et particulièrement l'Algérie. L'ancien membre de la délégation des négociateurs algériens des Accords d'Evian entre le Front de libération nationale (FLN) et les autorités françaises, qui ont débouché sur le cessez-le-feu le 19 mars 1962, est revenu sur la répression sauvage que l'armée française avait opposée aux manifestants algériens sortis dans la rue pour revendiquer leur droit à l'autodétermination. Eux qui n'avaient «que leurs poitrines nues face aux tirs à balles réelles des militaires français». Dans son allocution retraçant ces évènements tragiques qui ont emporté des milliers d'Algériens, Réda Malek a indiqué qu'ils se sont déroulés alors que l'armée française, sous le commandement du sinistre Challe, avait adopté une attitude «plus offensive». Sur le plan diplomatique, le 10 décembre 1960 représente, selon M. Malek, un succès historique pour l'Algérie après que la 15e Session des Nations unies eut voté la résolution 1514 reconnaissant le droit du peuple algérien à l'autodétermination en tenant compte de l'intégrité territoriale de l'Algérie. «A travers l'adoption de cette résolution condamnant le colonialisme et réaffirmant le droit des peuples à l'autodétermination, c'est toute l'Afrique qui s'est libérée du joug colonial», note M. Réda Malek. Le revers diplomatique de la France coloniale a été tel que des officiers de la Xe région auraient avoué : «Nous avons subi aujourd'hui (10 décembre jour de l'adoption de la résolution, NDLR), un Diên Biên Phu psychologique», en référence à la défaite de l'armée française face aux combattants vietnamiens en 1954. «De Gaulle (chef d'Etat français de l'époque), a tiré une leçon de l'affaire algérienne à savoir : qu'il ne faut jamais sous estimer plus petit que soi, même dépourvu de moyens.» L'occasion est saisie par M. Réda Malek pour revenir sur le combat mené par le peuple du Sahara occidental pour le recouvrement de sa souveraineté après 37 années de lutte face au colonisateur marocain. «L'Algérie n'a aucun intérêt à tirer de son soutien au peuple sahraoui dans son combat à l'autodétermination, si ce n'est qu'elle défend une cause juste», soutient-il. Il conclut en affirmant que la liberté demande de la continuité, «et lorsqu'elle pénètre dans la conscience des peuples, on ne la vaincra plus».
Y. D.

Des élus français dès hier dans les territoires sahraouis libérés
La célébration des manifestations du 11 décembre 1960 s'est accompagnée également d'un hommage au peuple sahraoui en lutte pour son autodétermination. A cette occasion, le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), présidé par Mohamed Mahrez Lamari, a invité une cinquantaine d'élus français d'origine africaine, membres du Réseau solidaire avec la Rasd (République arabe sahraouie démocratique), et des membres du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique. Au cours de cette cérémonie, en présence de l'ambassadeur sahraoui à Alger, Brahim Ghali, des membres de la société civile algérienne et des représentants du Front Polisario, Mahrez Lamari a notamment annoncé que les élus français allaient se rendre, dès mardi (hier), pour un séjour de 5 jours dans les territoires sahraouis libérés. Il a, en outre, annoncé la prochaine tenue de la 3e Conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance, avec pour thème la cause sahraouie, prévue les 15 et 16 du mois en cours à Alger. Quelque 300 invités de diverses nationalités et des activistes sahraouis militants des droits de l'Homme sont attendus.
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