Algérie

M'hand Kasmi : le patriote républicain


L'accident, le cancer et toutes les saloperies du monde déclenchent la révolte, la rage puis la résignation, tiercé perdant dans l'ordre. La mort de vieillesse, on doit l'accepter d'un tenant, au comptant, toutes taxes comprises. C'est la vie.»Un parfum d'herbe coupée, de Nicolas
Delesalle
Le 21 août 2013 nous quittait, il y a déjà 8 années, notre parent, frère et ami M'hand Kasmi.
La nouvelle était tombée tel un couperet. Lui, qui a souffert et a supporté stoïquement les douleurs avec courage sans jamais se plaindre, est entre les mains d'un Dieu clément et compatissant qui l'a guéri de tous les maux.
M' hand Kasmi représente en lui-même un projet culturel. Je ne dirai pas projet d'un homme de culture, car il était cultivé, passionné de l'histoire, écrivain, journaliste, poète, critique et suivant parfaitement les mouvements culturels de son pays en particulier et du monde entier en général. Il était porteur d'un projet qui aurait pu être la base d'une nouvelle culture contemporaine qui ne nie pas le patrimoine traditionnel et va vers l'avenir. M'hand est l'un des noms de l'élite culturelle, car il était certain que l'Algérie n'avait d'autre choix que de sortir des questions de la pensée unique et l'idéologie intégriste, vers la libre pensée basée sur la critique, le doute philosophique et le respect de l'avis de l'autre. Pour cela, il sentait toujours qu'il était en course contre la montre ; pour preuve, il était présent à toutes les conférences, les colloques, les tables rondes, ce qui lui a permis de tisser un large réseau culturel. M'hand a laissé derrière lui toutes les questions qu'il se posait et défendait sans cesse. Ces questions sont toujours d'actualité car elles ont trait à la modernisation de la société algérienne et à l'amélioration de son rendement en matière de pensée, de culture et de l'Histoire. M'hand Kasmi a parlé d'Histoire avec un grand H, et c'est bien de montrer qu'il y a une vraie Histoire dans ce pays, a aussi une culture, un passé. Donc, c'est important de commencer par cela, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Tahar Djaout? et tant d'autres qui sont vivants et se sont battus justement pour cette Histoire et pour la reconnaissance de cette Histoire et de cette identité. C'était un homme infatigable, toujours en mouvement. Un homme qui ne faisait pas partie des diseurs, mais des faiseurs. Il agissait, travaillait, malgré toutes les entraves qu'il subissait à chaque fois, cela ne l'a pas empêché de continuer et de produire. Aujourd'hui, les hommes comme M'hand, il faut les honorer en tant que dignes héritiers. Pour toute l'Algérie, tu étais un grand homme. Je te dis au revoir, M'hand, tu dois être si bien là où tu es. Tu as laissé tes parents et tes amis qui pensent à toi et qui te resteront fidèles.
Toudja, ton beau village te pleure.

Par Ghermine Rachid
Enseignant à Toudja, Béjaïa
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