Algérie

M’dina Jdida


Le marché de l’or s’enflamme Poursuivant son irrésistible course vers des sommets encore jamais atteints, l’or bat de nouveaux records et risque de devenir, à son tour, inaccessible. A M’dina Djida, ce para-dis des affaires qui draine vers lui les familles devant marier leurs enfants, le prix du métal jaune est subitement pris de folie. En effet, brûlant les étapes, il réalise des sauts capables de donner du vertige les meilleurs spécialistes de ces disciplines. La barre des 2000 dinars le gramme allègrement franchie, le précieux métal se négocie actuellement à 2500. Egalement recherché, l’or usagé le talonne et, une fois les 1500 Da le gramme assuré, il n’arrête pas de progresser. Actuellement, il tourne autour des 1800 dinars le gramme et, la demande allant croissant, il ne serait pas tellement surprenant que, très bientôt, les 2000 dinars seront dépassés. Pour justifier cette infernale spirale, les bijoutiers, qui se frottent les mains, l’attribuent à la saison estivale où la plupart des fiancés convolent en justes noces. Des noces qui donnent, au sens propre et figuré, le tournis. Cette tendance est davantage accentuée par l’arrivée massive de nos émigrés qui, à la faveur de leurs vacances, joignent l’utile à l’agréable. En effet, en plus de la joie que leur procurent la mer et le soleil, ils mettent à profit leur présence sur le sol natal pour faire des affaires et acheter des bijoux pour le cas où... Ceci n’est, cependant pas, l’avis de certains bijoutiers qui imputent la flambée des prix de l’or aux charges qu’ils doivent payer au Trésor en contrepartie du poinçonnage officiel. Pour de nombreux professionnels, le poinçonnage étant excessivement cher, il est tout à fait normal que les bijoutiers cherchent à récupérer leur argent et à réaliser le maximum de bénéfices. Selon ces mêmes sources, les bijoux en or devenant de plus en plus chers, de plus en plus de futurs mariés se rabattent, bien malgré eux, sur les bijoux non revêtus de l’estampille officielle, moins chers. Plus grave encore, les professionnels, ayant pignon sur rue, se plaignent de l’intrusion massive d’étrangers à la corporation dans le commerce de l’or. En agissant dans l’illégalité, les innombrables intrus portent atteinte aux gens du métier, à la clientèle à laquelle ils fourguent du toc qu’ils font passer pour du métal précieux ainsi qu’au Trésor public. Agissant à visage découvert, au vu et au su de tout le monde, cette catégorie de prédateurs font perdre au Trésor public des ressources substantielles, saignent les familles et portent une grave atteinte à la crédibilité de la profession qu’ils sont en train de dévoyer. Selon nos interlocuteurs, les opérations coup de poing s’étant révélées inefficaces et sans lendemain, le syndicat de la corporation, les pouvoirs publics ainsi que les citoyens devraient réfléchir aux meilleurs moyens à mettre en œuvre pour éradiquer ce phénomène. Les étrangers au secteur d’activité n’étant pas les seuls responsables de cette situation, de nombreux bijoutiers de la place d’Oran mettent en cause certains de leurs confrères, peu ou pas du tout scrupuleux. «Pour échapper au contrôle, ces ripoux confient l’or ne portant pas de poinçon ou tout simplement frelaté à des bijoutiers ambulants qui exposent les bijoux sur des étals spécialement conçus à cette fin» avoue l’un des bijoutiers de M’dina Jdida. «Constamment aux aguets, ils disparaissent à la moindre alerte avant de reprendre leur activité une fois le terrain libre» précise-t-il. Lors de notre tournée en Ville nouvelle, nous avons pu prendre conscience de l’ampleur de ce juteux trafic. Des dizaines de petites tables garnies de bijoux suspects attirent vers elles les familles venues faire leurs achats en prévision des mariages de leurs enfants. Une fois la transaction conclue, il arrive que l’acheteur s’aperçoit qu’il a été roulé et essaie de négocier. Pour s’en débarrasser et ne pas attirer l’attention, le « bijoutier « véreux lui rembourse une partie de l’argent. Selon des bijoutiers en règle avec la loi et avec leur conscience, tant que les familles qui se font rouler ne réagissent pas et se laissent saigner, le trafic sévira. La flambée des prix de l’or n’empêchant pas le marché d’être toujours florissant, les pouvoirs publics déploient d’intenses efforts pour assurer de façon régulière son approvisionnement. A cette fin, les gisements de l’extrême Sud du pays sont mis à contribution pour répondre à la forte demande. Egalement concerné, l’Office national des métaux précieux -Aginor- fournit de louables efforts pour contribuer à l’approvisionnement du marché et éviter les ruptures. Au fait, la dégringolade du dollar et l’arrogance de l’euro vis à vis de notre monnaie nationale ne seraient-elles pas à l’origine de la montée en flèche du métal jaune ? Samia Dj. et Nemili M.
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