Algérie

M'Chedallah (Bouira) : Ighil Ahriz raconte la Révolution


Louisette Ighil Ahriz, cette dame Courage ayant bravé les défis d'une révolution sans répit contre un colonisateur ne lésinant sur aucun moyen pour mater les révoltes populaires, était jeudi à M'chedallah (45 km à l'est de Bouira), où elle a donné une conférence à l'occasion de la fête de l'indépendance et de la jeunesse. Une réunion à laquelle des parlementaires, des moudjahidine et des responsables locaux ont pris part, attentifs au témoignage émouvant de la moudjahida. Le récit de ses aventures, devant le public de M'chedallah, était entrecoupé de pleurs. « Il est vrai que je suis une révolutionnaire, mais également une maman et j'ai la larme facile », dit-elle en tentant de contenir son émotion. Avec recueillement, elle dira à l'adresse des jeunes : « De Gaulle ne nous a jamais donné l'indépendance ! Nous l'avons arrachée par le sang, les larmes et la douleur. Alors, je vous prie de préserver et de défendre ce trésor qu'est l'Algérie. » Abordant la question de l'apologie du colonialisme dont certains officiers tortionnaires de l'armée coloniale se sont vantés, la conférencière évoquera son récit autobiographique, publié en juin 2005, qui était une sorte de riposte pour acculer les initiateurs de la fameuse loi française du 23 février 2005, glorifiant le colonialisme.Elle dira : « Il est vrai que Jacques Chirac avait procédé à l'abrogation du controversé article 4, mais cela ne saurait suffire, étant donné que d'autres clauses sont aussi pernicieuses dans cette loi. » A une question sur la suite donnée aux procès qu'elle a intentés contre les généraux tortionnaires français devant les juridictions internationales (TPI et Commission européenne), l'oratrice répondra qu'« elle ne les lâchera pas d'une semelle, et ce, jusqu'à ce que justice soit rendue ». Notons enfin qu'après l'éloge à cette région d'Imchedallen pour son sacrifice consenti durant la Révolution, l'oratrice n'a pas manqué de s'interroger sur le mutisme du pouvoir face à la décision française de geler l'opération de rapatriement des archives en Algérie. Idem pour le dossier des essais nucléaires français dans la région de Reggane.
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