«Pour la question des salaires, nous avons agi à temps»
La voix de l’Oranie: M. le président de la C.A.P., tout le monde sait que l’entreprise est impliquée de plein pied dans le développement économique et social du pays. Aussi, vous êtes interpellé en tant qu’organisation patronale à plus de responsabilités dans cette mission, celle d’avancer dans le monde de l’économie. Voulez-vous nous parler de votre organisation?
M. Boualem M’rakech: la Confédération Algérienne du Patronat est une organisation patronale qui est présente avec ses statuts, ses 15 fédérations dans toutes les activités de biens et services. Elle dispose de 46 bureaux de wilaya. En terme d’activité, elle s’inscrit en tant que force de propositions dans un cadre d’échanges avec les pouvoirs publics. Nous avons soumis, jusque-là, une cinquantaine de propositions qui ont été formulées par la base et qui vont toutes dans le sens du règlement de l’entreprise.
 En matière de stratégie, nous sommes acteurs au niveau des assises. Depuis quatre ans, nous avons fait certaines propositions dont certaines ont apporté leurs fruits. Nous soutenons les réformes et nous les apprécions. On n’a rien à cacher, rien à vendre. Plus récemment, on est allé avec deux propositions qui sont, pour l’essentiel, les réformes engagées par le gouvernement et qui concernent l’emploi. Nous avons, à travers ces deux formulations, essayé de parfaire cette stratégie. Certes, on n’a pas encore finalisé la vision, mais nous attendons toujours. A priori, nous disons que tout le monde est d’accord.
V.O: Quelles sont, à votre avis, M. le président, les pistes à travers lesquelles s’est engagée la C.A.P?
M.B.M.: Effectivement, on peut en citer quelques unes. Il y a le pacte économique et social d’abord que nous avons élaboré. Nous pensons que c’est une bonne action qui a été faite depuis plus de 40 ans. Il faut maintenant passer à l’exécution avec les entreprises qui sont les axes de développement. Dois-je vous rappeler que nous sommes les premiers signataires avec le gouvernement et le secrétaire général avec qui nous avons travaillé en commission. Le président de la république a dit que tous les partis doivent appliquer le pacte national. Nous disons que nous sommes prêts, car nous sommes membres à part entière à travailler avec le ministère du travail pour entériner les modalités pratiques. Aujourd’hui, nous sommes à l’aise car une année après, on peut faire une évaluation et on peut aller vers des mesures concrètes. En ce qui concerne le pouvoir d’achat, la C.A.P a agit à temps.
V.O.: Vous faites allusion à la révision salariale?
M.B.M: Oui pour la révision des salaires mais nous devons agir de manière organisée. Il faut consacrer le temps au temps. Mieux, il faut mettre en place une commission de classification des personnels par catégories professionnelles c’est-à-dire, selon un certain classement: entendre par main-d’œuvre d’exécution, maîtrise technique et les cadres avec, à la clef, une véritable gestion des carrières. L’essentiel est que tout le monde puisse évoluer selon une logique d’efficience, celle aussi de la production et de la productivité. Concernant les indices des prix, il y a urgence à agir pour arrêter cette folie des prix de matériaux de construction. Car il y a risque. Le risque n’est pas la part de l’entreprise. Il faut mettre en place, très bientôt, l’ensemble des mécanismes des prix. Nous avons fait des propositions profondes. Nous avons une vision réelle sur l’ensemble des prix. En ce qui concerne les traitements des salaires, il y’a des visions, des approches.
V.O.: Le travail de la C.A.P au plan local, doit porter sur le rapprochement avec l’administration locale. Et Dieu sait que les chantiers qui vous attendent sont nombreux. Néanmoins, il y a tout un environnement pas toujours prêt à suivre...
M.B.M.: Nous avons un rôle d’information, de facilitation. Nous sommes un trait d’union entre nos adhérents et les responsables. Nous ne demandons pas de l’argent. Si nous demandons par exemple que la TVA soit réduite, c’est que nous sommes assujettis à la situation réelle des entreprises. Il y a un document de 4 pages et il y a eu des choses qui ont été faites. Nous venons d’installer un bureau de wilaya avec des compétences. Nous souhaiterions que les membres du bureau d’Oran prennent attache avec les responsables locaux en tant que partenaires.
V.O.: Un mot s’il vous plait sur le mémorandum?
M.B.M.: La C.A.P, lors de la réunion de son bureau exécutif tenue au mois de janvier dernier a décidé de l’établissement d’un mémorandum représentant l’ensemble de la situation économique et sociale qui préoccupe les entreprises. C’est en soi une contribution de la part de la C.A.P au développement. Le mémorandum est un produit d’analyse fait sur le terrain et qui rétablit dans les faits, la notion de risque. Mieux, il s’inscrit en droite ligne des engagements pris avec le gouvernement dans le cadre de la tripartite et du pacte économique et social. Nous estimons que l’Algérie n’a jamais fait assez pour qu’il soit appliqué. Pour ne pas être soumis aux situations vécues il y a 6 mois, notre contribution, et nous sommes prêts. Il sera terminé dans 20 jours. Nous avons plusieurs programmes. Nous sommes en consultations avec l’Université de Bab Ezzouar, même chose avec l’université d’Alger et bientôt une action dans le cadre du programme pour la réalisation d’une école managériale.
V.O.: Vous avez évoqué tout à l’heure, l’Union Maghrébine des Employeurs, voulez-vous être plus clair?
M.B.M.: Concernant l’Union Maghrébine des Employeurs et de notre point de vue, j’estime qu’elle se rapproche de l’analyse faite par les Institutions algériennes et internationales, comme les Nations Unies, l’Union Européenne, la Banque Mondiale et le FMI. On s’est réunis à Tunis où le Maghreb entier était représenté. Il y a un document de plusieurs pages. Des experts ont travaillé en plénière. Des résolutions ont été adoptées au profit de l’U.M.E et des actions restent à réaliser. Nous considérons que ces mesures sont importantes et peuvent permettre une intégration globale du Maghreb si elles sont appliquées. Les retombées en terme de croissance ne peuvent être que profitables pour les peuples de la région.
Propos recueillis par Safi Z.
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Posté Le : 07/04/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com