Algérie

M. Borloo aujourd'hui à Alger : La révision des prix du gaz algérien ne pose pas de problème à la France



La révision du prix du gaz imposé par Sonatrach et le recours de cette société aux contrats de moyens termes avec ses partenaires ne semble pas contrarier les affaires des Français. Les décisions de la compagnie nationale des hydrocarbures vont en droite ligne, selon ce pays européen, avec l'ouverture du marché européen de l'énergie, à la concurrence. Le ministre d'Etat français, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, M. Borloo, annoncé pour aujourd'hui à Alger, a reconnu, dans un entretien accordé à l'APS, que Sonatrach «a tout pour réussir sur le marché européen», estimant que c'est «une très grande entreprise, au savoir-faire reconnu, qui dispose, également, de réserves considérables et peut donc proposer des prix très attractifs». Sur l'ouverture du marché européen et le projet de Sonatrach de vendre directement une partie de son gaz aux particuliers sur le marché français, M. Borloo a souligné que «l'ouverture du marché européen de l'énergie à la concurrence a pour but d'offrir aux consommateurs la possibilité de choisir leur fournisseur de gaz naturel». Cette visite du ministre français en Algérie marque un nouveau regard européen sur l'Algérie, redevenue, pour reprendre les propos du représentant du gouvernement français, «un pays très attractif pour les investisseurs étrangers» avec «une nette accélération» des flux d'investissements directs étrangers (IDE). «Cela traduit une réalité incontestable», commente le ministre, en rappelant la notation de l'Algérie en A4 par l'assureur français des crédits à l'exportation (Coface) qui qualifie de «satisfaisant» le risque-pays algérien. Une nouvelle donne qui semble redonner confiance aux hommes d'affaires français qui avaient, jusque-là, montrer une réticence pour investir en Algérie. En réponse à cette remarque évoquée par les milieux d'affaires algériens, M. Borloo rétorque en présentant la France comme le premier investisseur européen en Algérie qui compte, à fin 2007, 300 implantations françaises, soit le triple qu'en 2005. S'exprimant sur le projet d'Union pour la Méditerranée (UPM), le ministre français a noté que ce programme, européen en l'état actuel, reprend l'essentiel de l'acquis du processus de Barcelone auquel «nous voulons donner une dimension supplémentaire». «Nous souhaitons réformer le mode de gouvernance pour construire un véritable partenariat sur la base de la parité entre les membres», a-t-il assuré. Interrogé sur le fait que les pays consommateurs de pétrole revendiquent souvent la sécurité de leurs approvisionnements sans, toutefois, évoquer la sécurité de la demande pour les pays producteurs, le ministre français de l'Energie a estimé que «l'on soit un pays producteur ou consommateur de pétrole, nous sommes tous confrontés aux mêmes urgences: la raréfaction des ressources et le dérèglement climatique». Pour le ministre français, «actuellement, le coeur du problème n'est pas tant le pétrole que le carbone rejeté dans l'atmosphère. Il a salué, dans ce cadre, l'expérience algérienne en matière de séquestration de carbone en avançant qu'il aura l'occasion de «découvrir l'expérience» menée sur le site d'In-Salah qu'il considère comme un projet «particulièrement exemplaire», car il permet de stocker le carbone dans le sol et donc de réduire la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Il a ajouté aussi que le changement climatique représente une «menace particulièrement sérieuse» pour de nombreux pays africains à travers la sécheresse, l'érosion des sols et la raréfaction des ressources en eau. L'Algérie et la France vont prendre part aux grandes négociations internationales sur le climat, prévues en décembre 2008 à Poznan (Pologne) et en décembre 2009 à Copenhague (Danemark). «Nous travaillons très étroitement avec M. Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, pour construire un partenariat durable entre nos deux pays au service de la planète et des générations futures».


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