Les travailleurs du secteur de textile ont bénéficié, dans le cadre de la révision des conventions de branche, d'une augmentation de 12% sur le salaire de base. Le SG de la fédération du textile retrace les conditions dans lesquelles se sont déroulées les négociations. La convention afférente à votre secteur a été signée le 1er mai dernier à l'instar des autres secteurs. Comment se sont déroulées les négociations ' La négociation n'a pas été facile pour nous. Nous sommes partis avec une demande d'augmentation, plafonnée bien évidemment, à 30% et nous avons obtenu une revalorisation de 12%. Ce n'est pas rien. Il faut savoir qu'au début des pourparlers, nous avons eu 0%. Au bout de la cinquième semaine, les négociateurs représentant les travailleurs sont parvenus à faire monter le seuil jusqu'à 5%. Ce qui était inacceptable.Il faut savoir que les travailleurs ont bénéficié de ce même seuil en 2006 alors que le secteur était complètement déstructuré. Aujourd'hui la situation s'est nettement améliorée. C'est la raison pour laquelle la commission a eu recours à l'arbitrage de la fédération du textile, du secrétaire général de l'UGTA et de président de la SGP industrie et manufacture. Il a fallu trois jours de discussion pour aboutir au seuil de 12%. Comment avez-vous pu convaincre vos interlocuteurs ' Le problème dans toutes les négociations réside dans le manque d'informations. Le syndicat, d'un côté et l'administration d'un autre, n'ont pas les même données. Le syndicat, à mon sens, doit connaître toutes les informations qui concernent l'entreprise. Il doit connaître les résultats et les difficultés car il y a une certaine vérité à dire aux travailleurs. Lors des trois jours, nous avons passé en revue la situation de chaque entreprise et échangé nos points de vue. La négociation s'est faite sur la base de la situation de l'entreprise sur les plans de la production, économique, financier. Ceci dit, l'aspect de la performance a été pris en compte en priorité. Pensez-vous que ce seuil est raisonnable surtout quand on sait que la majorité des entreprises produisent peu et souffrent de déséquilibres financiers ' Nous le considérons juste pour les salariés que ce soit sur le plan psychologique ou sur le plan de la capacité de prise en charge de cette augmentation. Nous avons fait des simulations ce qui nous a permis d'aboutir à ce résultat.Les travailleurs auront en moyenne 3000 DA et puis il faut prendre en compte que les salaires ne sont pas importants. Ils se situent en moyenne entre 20.000 et 25.000 DA. Maintenant, le problème des salaires impayés est évacué. Nous avons un plan de charges avec des institutions publiques. Ce qui fait, il y a une amélioration assez sensible de la production. J'ajouterais également que le secteur a réduit la structure des ses charges avec l'encouragement des travailleurs à partir à la retraite.Le secteur du textile est le seul où les augmentations sont unifiées pour toutes les entreprises. On a dit que les entreprises sont presque au même niveau d'équilibre et nous avons décidé d'une revalorisation unique pour tous les travailleurs du secteur, au nombre de 15.000. Cela étant, nous attendons à ce que certaines entreprises fractionnent les rappels des effets rétroactifs vu leur situation. Ne craignez-vous pas que ces augmentations aient des répercussions négatives sur l'équilibre financier de l'entreprise ' L'inquiétude est là. Il suffit qu'une institution décide de ne plus travailler avec nous que nous nous retrouvions dans des difficultés.Le problème n'est pas lié à l'augmentation des salaires mais à la production. Ceci dit, les travailleurs sont conscients de la situation et le syndicat ne fait que préserver l'outil de production.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 16/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Propos recueillis par Wassila Ould Hamouda.
Source : www.horizons.com