Algérie

M. Ahmed Doum, Moudjahid (Fédération de France du FLN) : « La Fédération de France du FLN a été créée par 4 membres sur l’initiative de Abderrahmane Guerras »



M. Ahmed Doum, Moudjahid (Fédération de France du FLN) : « La Fédération de France du FLN a été créée par 4 membres sur l’initiative de Abderrahmane Guerras »
«La Fédération de France du FLN a été créée par 4 membres sur l’initiative de Guerras Abderrahmane. J’étais responsable à Sochaux. J’ai vu Mohamed Boudiaf et lui ai exprimé mon désir de descendre à Alger et d’aller au maquis. Cela c’est passé au début de l’année 1955. Boudiaf m’avait alors répondu : « Allez à Paris et je donnerais les instructions pour qu’on vous transfère à Alger.» A Paris, je suis arrivé au mauvais moment parce que tous les éléments qui essayaient de créer la Fédération de France, sur l’initiative de Boudiaf, ont été arrêtés, donc ils n’ont pas pu créer la Fédération de France. Ils ont repris les contacts. Mahsas, Tarbouch, Madi, Zerrouki… étaient en contact avec l’émigration. Quand ils ont été arrêtés, je n’ai trouvé que Guerras qui était évidemment au courant. Il m’a dit : « Maintenant, tu ne peux pas rentrer à Alger. Les frères ont été arrêtés, tu dois donc rester quelque temps ensuite tu pourras repartir sur Alger.» Au départ je pensais qu’il y avait la fédération du MTLD, et qu’on était dirigé par une fédération. Lors d’une réunion, on était quatre : Mechati, Bensalem, Guerras et moi. Et c’est là que Guerras nous fait le topo de la situation — c'est-à-dire qu’il n’y a ni fédération, ni argent, ni local — et que Mohamed Boudiaf nous avait dit qu’il fallait créer la fédération. Ce qui s’est fait tout de suite. Il y a donc eu un découpage territorial à l’échelle des quatre régions de France. Guerras était chargé de la région sud-ouest ; Mohamed Mechati de l’Est ; Fodil Bensalem de la région nord et moi je devais prendre en charge la région de Paris et ses environs. On a commencé à travailler. C’est ainsi qu’a été créée la Fédération de France.
Moi, je restais toujours en France. J’avais à ma charge les finances et l’impression. Eux, ils partaient sur les régions. Ils faisaient la tournée pendant tout un mois et ils rentraient à la fin du mois. On se réunissait et on avait une direction collégiale. Guerras était très rigoureux et très discipliné. Il ne s’est jamais comporté en chef. Mais quand il disait une chose, quand il parlait, on adhérait parce que ce qu’il disait était très juste.
Il faut dire par ailleurs, qu’au début on n’était que 4 et qu’on avait très peu d’éléments. Mais grâce à nos actions, aux circonstances et à l’évolution de la situation au pays, les adhérents commençaient à venir. Là, on a changé la structure. Et c’est en changeant la structure que Guerras a pris le politique et moi, j’ai pris le militaire. C’est à ce moment que Guerras a dit : « Moi, je travaille mais avec des gens que je connais ». Raison pour laquelle, il a envoyé une lettre à Khodja qui avait travaillé avec lui. Malheureusement, lorsque Khodja est arrivé, Guerras était en prison. J’étais alors le seul. Après nous ont rejoint Ahmed Taleb El Ibrahimi, Salah Louanchi, Tayeb Boulahrouf et Hocine Moundji.»



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