Algérie

Lutter contre la bureaucratie pour encourager l'investissement privé Développement local



Les représentants de la société civile de trois wilayas de l'Est du pays ont affirmé dimanche à Sétif que l'encouragement et le développement de l'investissement privé nécessitaient une lutte "acharnée" contre la bureaucratie et les autres fléaux qui entravent l'action des opérateurs économiques.
"De nombreux Algériens souhaitent investir dans leur pays mais se retrouvent face à un mur qui s'appelle bureaucratie et corruption", a déploré un investisseur de la wilaya de Bordj Bou Arreridj lors d'une rencontre de concertation sur le développement local en présence d'une délégation du Conseil national économique et social (CNES).
Il a préconisé, dans ce contexte, la mise en place de nouvelles mesures incitatives au profit des investisseurs nationaux dans le but de les encourager à lancer des projets créateurs d'emplois et de richesses dans différents secteurs d'activité.
La disponibilité du foncier agricole et industriel, ainsi que la révision de la fiscalité imposée aux Petites et moyennes entreprises (PME), sont les premières conditions à réunir pour l'encouragement et la réussite des investissements et des projets économiques. Pour sa part, un jeune entrepreneur de la wilaya de Béjaïa a mis en garde contre les "pressions" dont sont victimes de nombreux investisseurs privés et hommes d'affaires qui désirent lancer des projets en Algérie ou élargir leurs activités.
Il a également demandé la révision des dispositifs d'application du programme national de mise à niveau qui malgré son colossal budget (386 milliards de DA) et ses ambitieux objectifs n'arrive pas encore à atteindre sa vitesse de croisière. Ce programme qui vise la mise à niveau de 20.000 PME à l'horizon 2014 "nécessite avant tout une mise à niveau de l'administration et des dispositifs de financement destinés à ce type d'entreprises", a-t-il dit.
Ce jeune architecte a recommandé, dans ce sens, la réhabilitation des zones d'activités et des zones industrielles existantes et la construction de nouvelles afin de relancer l'industrie dans les trois wilayas voisines: Sétif, Bordj Bou Arreridj et Béjaïa. Il a estimé aussi que le développement des PME exige la disponibilité d'une main-d uvre qualifiée, déplorant le "niveau faible" des formations dispensées actuellement dans les centres de formation professionnelle.
Un autre jeune opérateur économique de Sétif a relevé les nombreuses difficultés rencontrées par les jeunes pour l'octroi des marchés publics et la contribution dans la réalisation des projets structurants. Pour lui, il est plus qu'indispensable de concerter les entrepreneurs avant de réaliser les cahiers des charges qui sont souvent en "décalage" avec la réalité du terrain et la nature des projets.
Pour sa part, une représentante d'une association locale à Sétif a estimé que la réduction du chômage et de la crise du logement mettrait fin "définitivement" au phénomène de l'immigration clandestine et dissuadera ses candidats qui sont pour la plupart des jeunes mais aussi des pères de familles.
Prenant la parole, un jeune handicapé moteur de la wilaya de Sétif a demandé aux pouvoirs publics d'améliorer la prise en charge des handicapés qui ne doit pas se limiter à la seule journée internationale dédiée à cette frange. Un non-voyant de la wilaya de Bordj Bou Arreridj a souligné l'impératif de réserver aux handicapés des quotas de postes d'emploi, dans les entreprises publiques et privées, et de logements pour leur permettre de vivre dignement.
Il a préconisé, par ailleurs, l'augmentation de la pension mensuelle que perçoivent les handicapés et de construire des équipements publics qui leur sont accessibles. De son côté, un militant d'une association à Sétif a estimé que le développement local passe par l'implication du mouvement associatif notamment les comités de quartiers qui ont toujours joué un rôle essentiel dans l'organisation de la vie dans la société.
Il a affirmé, par ailleurs, qu'une réelle prise en charge des jeunes en leur offrant une chance de réussite contribuerait à endiguer des phénomènes comme la consommation de drogues, la violence, la prostitution et le terrorisme. Une représentante du mouvement associatif de la wilaya de Béjaïa a indiqué, pour sa part, que la mauvaise gestion des ressources humaines et financières est à l'origine de tous les problèmes en Algérie.
Elle a préconisé enfin l'amélioration de l'accueil et des services au niveau des administrations publiques et le rétablissement et le maintien des canaux de dialogue entre les pouvoirs publics et les citoyens pour trouver ensemble des solutions aux problèmes du pays.
La visite de deux jours que mène la délégation du CNES à Sétif s'inscrit dans le cadre d'une tournée entamée le 5 septembre dans le but de s'enquérir des préoccupations et des attentes des notables, des élus, des jeunes et du mouvement associatif des différentes régions du pays. En mai dernier, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika avait chargé le CNES d'animer et d'encadrer des concertations d'envergure nationale pour tracer des politiques de développement local en cohésion avec les attentes des populations.


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