Algérie

Lutte permanente contre les spéculateurs



L'escalade des prix de large consommation s'est fait de plus en plus ressentir, notamment durant les derniers mois de l'année 2021. Le mois de novembre a connu particulièrement une mercuriale insoutenable pour la bourse de la ménagère. Une situation qui a laminé le pouvoir d'achat des ménages.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - L'Association des consommateurs, par la voix de son président Mustapha Zebdi, parle de manque de visibilité quant à l'application des nouveaux prix. « Rien n'est encore clair, dira-t-il, en attendant la mise en place de mécanismes qui accompagnent ces nouvelles décisions ». Car la situation menace d'empirer avec l'action des intermédiaires qui pourraient se préparer dès à présent à la rétention des produits en prévision de la nouvelle liste tarifaire. Autrement dit, la situation n'est plus facile à gérer en raison de la présence de « trop » d'intermédiaires sur le marché et intervenant à tous les niveaux. Mustapha Zebdi, fidèle à sa thèse, fait appel aux appareils de l'Etat, afin d'éradiquer tous les parasites qui nuisent au secteur du commerce. Et pour cela, il dira que le problème de la spéculation devient récurrent en Algérie, et que « nous attendons toujours l'intervention de l'Etat pour réguler le marché », et de « frapper de main de fer ces spéculateurs qui nuisent sérieusement au pouvoir d'achat du citoyen ».
Mais pour ce qui est de la mercuriale qui prévaut actuellement sur le marché de la consommation, elle devient de plus en plus insoutenable. « Les prix ne sont guère stables », déplorent les commerçants détaillants. « C'est pour la première fois qu'on assiste à une pareille situation de perturbation sur le marché des fruits et légumes», dira un commerçant du marché de Belouizdad, qui reconnaît, à son tour, que les prix des produits ont atteint des seuils inimaginables, à l'instar de la tomate qui a franchi la barre des 195 DA le kilo, le citron à 200 DA, les courgettes à 200 DA, les carottes à 120 DA, les oignons à 70 DA, pour ne parler que de ceux-là, alors que c'est le poulet affiché à 500 DA le kilo et la pomme de terre à 90 DA qui ont défrayé la chronique durant plusieurs mois.
Même si la situation actuelle du marché donne l'allure d'un retour graduel à la normale, il est à constater de légères baisses mais encore non convaincantes. Les viandes blanches sont cédées à 420 DA et par endroits un peu moins, la pomme de terre entre 60 DA et 80 DA, la tomate entre 80 DA et 140 DA, selon la qualité. Mais ce sont les légumes secs, qui constituent le plus gros du menu des couches défavorisées, qui ont pris des ailes. Ils sont toujours inaccessibles, à voir les lentilles affichées à 280 DA, les poids chiches à 320 DA et les haricots blancs à 300 DA le kilo.
Pour le cas de cette dernière catégorie, l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) l'explique par l'accélération des cotations du marché mondial enregistrée durant l'année 2021. Et pour ce cas précis, l'Apoce compte sur une refonste du barème de l'impôt sur le revenu global (IRG), une mesure qui allègera la pression fiscale sur les revenus des travailleurs et améliorera, de ce fait, le pouvoir d'achat des citoyens à faibles revenus.
Reste que tant que le marché de la consommation demeure déstabilisé par les grands spéculateurs, estime Mustapha Zebdi, et tant que les pouvoirs publics n'ont pas encore défini les modalités de lutte contre la spéculation par des mesures qui puissent garantir l'équilibre du marché et la stabilité des prix, l'« on manque toujours de visibilité » pour se prononcer sur l'avenir de la situation du marché de la consommation pour 2022.
A. B.


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