Devant l'ampleur que prend le phénomène de la toxicomanie dans notre pays, l'Etat et ses institutions sont interpellés pour accorder une aide matérielle et morale aux associations versées dans la lutte contre les substances illicites et la toxicomanie en commençant, d'abord, par mettre en place une base juridique solide qui permettra de lutter efficacement contre le fléau. L'Office national pour la Lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) est appelé, lui, à intervenir, au niveau central pour activer le dispositif de la lutte qui doit être menée en c00rdination avec les associations qui activent dans le domaine. Telles sont, en substance les recommandations du séminaire pour la lutte contre les substances illicites et la toxicomanie organisé, jeudi dernier, au palais de la Culture Malek Haddad par l'Association constantinoise de lutte contre l'alc00lisme et la toxicomanie (ALAT) et en collaboration avec l'ONLDT, organisme dépendant du ministère de la Justice, les services de la Sûreté de la wilaya ainsi que ceux des Douanes. Appelée «Journée thématique sur la toxicomanie», la rencontre a revêtu un cachet national et même international, de par la participation de spécialistes locaux, maghrébins et français. Le séminaire, malgré des défections, a réussi à atteindre l'objectif qu'il s'était fixé, à savoir: relancer la lutte contre le fléau et tirer la sonnette d'alarme sur ce phénomène qui prend de l'ampleur dans notre société, notamment dans le milieu de la jeunesse, comme l'ont démontré les communications et les statistiques présentées par le directeur général de l'ONDLT et les services de la Police judiciaire et des Douanes de Constantine. La stratégie de prévention contre la toxicomanie, les causes et les effets des substances illicites, les intérêts et les dangers des tranquillisants, la prise en charge des toxicomanes, la famille face à son enfant toxicomane, la prise en charge psychologique du toxicomane, les jeunes et la drogue. Tout a été dit à travers la projection de films et les interventions des spécialistes de la question. «Nous voulons transmettre un message pressant et responsable à la société en espérant qu'elle va réagir car l'ampleur que prend le phénomène dans le milieu de notre jeunesse est vraiment alarmante», nous a déclaré M. Bencheikh-Lefgoun, secrétaire général de l'association constantinoise ALAT». En effet, les statistiques communiquées par le représentant de l'ONLDT, au niveau national sont, tout simplement stupéfiantes! Ce dernier a révélé que les quantités de drogues saisies sont en constante progression de 2005 à nos jours où elles sont passées de 9 à 10 tonnes, en 2006, à 16,5 tonnes en 2007. Parallèlement, les quantités de psychotropes saisies ont atteint le chiffre astronomique de 32O.000 comprimés durant la même période. Les services de le Police (PJ) et des Douanes algériennes de la wilaya de Constantine ont affiché leurs propres statistiques pour la période de 2004 à 2008 où les quantités saisies de kif traité sont passées de 41,48 kg en 2004 à 268,71 kg en 2007. Dans le même temps, les quantités de psychotropes saisies sont passées de 11.552 en 2004 à 11.656 comprimés en 2007. Le chiffre des personnes appréhendées est passé, quant à lui, de 144 à 243, dont 128 écrouées en 2004. Et alors que 144 personnes ont été appréhendées et présentées à la justice qui a écroué 128 d'entre elles, au cours de cette même année. Ces chiffres sont montés à 243 et 191 pour l'année 2007. Ce qui démontre clairement que le phénomène est en constante progression. Un aperçu sur le premier trimestre 2008 nous donne les chiffres suivants: plus de 5O1 kg de kif traité, 245 comprimés de psychotropes saisis et 72 personnes présentées à la justice, dont 52 ont été écrouées. En outre, le nombre de personnes impliquées dans ce trafic de drogue a évolué lui aussi. De 144 en 2004, il est passé à 243, en 2007. Les statistiques douanières indiquent que l'inspection divisionnaire des douanes de Skikda a saisi, durant l'année 2007, environ 8.00O comprimés de psychotropes et une soixantaine de kilos de drogue. A tout cela, il faut ajouter les nombreux champs de culture des drogues découverts, récemment, par la gendarmerie nationale dans certaines régions du pays complétant le tableau sombre qui a été dressé à l'occasion de cette journée d'étude.
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Posté Le : 26/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com