Lutte contre les incendies: Parer à toute urgence

Sur le plan des gros moyens utilisés dans la lutte contre les incendies, le délégué national aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur, Abdelhamid Afra, a indiqué qu'un avion bombardier d'eau a été affrété, il y a 15 jours, avec une capacité de 12.000 litres, et une disponibilité de 6 hélicoptères appartenant à la Protection et d'autres hélicoptères de l'armée. «L'avion est intervenu récemment dans l'incendie de Bejaia, et les hélicoptères sont intervenus rapidement et immédiatement dans les incendies de Skikda», précise-t-il.Dans son intervention sur les ondes de Radio Sétif, M. Arfa a rappelé que le cauchemar de l'été 2021 est encore dans les mémoires, suite aux événements catastrophiques qui ont touché plus de 20 wilayas, et qui ont entraîné des morts en sus de la carbonisation de plus de 100 000 ha de forêts et de cultures agricoles brûlées, et de la mort de milliers de têtes de bétail. Rappelant dans ce sillage que les plus hautes autorités du pays ont décidé de prendre en charge toutes les victimes et les personnes affectées et de les indemniser. «Le processus d'indemnisation est presque terminé», a-t-il affirmé. Dans ce sens, ajoute-t-il, tous les parents des martyrs de ces incendies ont été indemnisés d'un million de dinars pour chaque famille, et une aide financière a été accordée aux personnes concernées par le logement, jusqu'à un million de dinars, selon l'expertise. Chaque victime qui a perdu du cheptel a été indemnisée avec le même cheptel, ainsi qu'une indemnisation en faveur des propriétaires d'arbres fruitiers et de ruches.
Relevant également sur ce même registre que 80% des zones brûlées sont des zones privées, la loi actuelle ne prend pas en compte les zones privées, mais uniquement celles du domaine étatique, et aussi les habitations situées dans l'espace forestier. En matière de préparation à faire face aux incendies, le même responsable a déclaré que «gérer le risque de catastrophes avec l'approche de la prévention et de la prévision, puis l'intervention, puis l'étape de récupération. Actuellement, nous sommes dans l'étape d'intervention et de pleine préparation.
Depuis janvier, nous avons terminé le plan de prévention». Détaillant cette approche, il relève que le plan de prévention s'est traduit par la mise en place de commissions de wilayas, puis de cellules de proximité constituées à partir des habitants à l'intérieur des forêts. «Le citoyen habitant à l'intérieur de l'espace forestier est le premier à signaler toute urgence pour intervenir et est en contact direct avec la commission», souligne-t-il. «Nous avons tiré des leçons des événements de l'an passé et nous nous sommes bien préparés, le plan est prêt pour toute urgence et le citoyen est un partenaire majeur», a-t-il affirmé. Ajoutant que «dans 22 wilayas, nous avons construit et préparé des réservoirs d'eau à utiliser par les hélicoptères pour s'approvisionner en eau, et nous avons réalisé des stations d'atterrissage pour au moins 10 bassins et réservoirs dans chaque wilaya». M. Arfa a fait remarquer que «l'été a été précoce cette année et les incendies ont commencé à se faire signaler, dès le 17 mai, en raison du phénomène de la hausse des températures, dû au changement climatique, et nous n'avons pas l'habitude d'enregistrer 43 et 45 degrés dans les wilayas du Nord.
Dans ce contexte, il annonce qu' «un projet de production d'un drone avec une haute précision de photographie a été réalisé par le Centre national de Recherche scientifique d'Alger, et nous n'attendons que la société de production pour la réalisation et la commercialisation après l'étape de codification». Aussi, signale-t-il, décision a été prise d'ouvrir une enquête immédiate par les services de la Gendarmerie et de la Sûreté après tout déclenchement d'incendie car le facteur humain est à 99%, qu'il soit intentionnel ou non, et certains walis ont pris la décision d'interdire l'espace boisé en particulier, lors d'occasions spéciales et à la veille de l'Aïd El-Adha. «L'état de préparation est au maximum et nous espérons que les facteurs climatiques, notamment l'humidité, la vitesse du vent et la température, nous aideront», conclut-il.