LUTTE CONTRE LES AGRESSIONS SEXUELLES DES ENFANTS SUR INTERNET Les spécialistes plaident «l'urgence» d'une loi

Alger abrite depuis hier l'atelier régional de l'Union internationale des télécommunications (UIT) sur les aspects juridiques de la protection des enfants sur internet. Objectif : fonder les bases d'un projet de lutte arabe contre les agressions sexuelles des enfants sur internet.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Au delà d'un cadre juridique arabe, les spécialistes appellent à la promulgation «dans l'urgence» en Algérie, des textes de loi relatifs à la lutte contre la cybercriminalité notamment celle liée aux enfants. Réunis, hier, lors d'un atelier de travail régional, les spécialistes se disent inquiets de l'ampleur du phénomène. L'exploitation sexuelle des enfants via le net est une réalité «inquiétante» s'alarment-ils. Selon les chiffres de la direction des affaires pénales du ministère de la Justice, au premier trimestre 2010, le nombre de délits enregistrés, liés à la cybercriminalité, était de 35 et le nombre de personnes poursuivies était de 88, dont 3% des infractions commises concernent la publication de photos pornographiques d'enfants. Mostafa Khiati, président de la Forem, qui dénonce l'absence d'outils juridiques pour la protection des enfants contre les agressions sexuelles, estime que ces chiffres ne représentent pas la réalité. «En l'absence de mécanismes et d'enquêtes à se sujet, on ne peut avoir des données réelles» souligne le président de la Forem qui estime que «l'enfant n'est pas protégé. Il est urgent de lui apporter cette protection avec la promulgation des lois dans ce sens et surtout de les actualiser tous les 2 ou 3 ans puisque les nouvelles technologies sont en constante évolution». M. Khiati qui propose de mettre en place des textes criminalisant l'intention et non l'acte, puisqu'il qu'il s'agit du domaine virtuel, demande à associer la société civile dans la préparation des textes juridiques relatifs à la lutte contre l'agression des enfants sur internet. En attendant la promulgation de ces textes, prévue l'année prochaine, la société civile qui tente de faire un travail de sensibilisation auprès des parents, propose de faire obligation aux fournisseurs d'accès à internet, d'informer leurs abonnés de l'existence de moyens techniques permettant de restreindre l'accès à certains services ou de les sélectionner.