Lutte contre le terrorisme: Une feuille de route africaine en gestation

L'Afrique promet de préparer dans les prochaines semaines un plan d'action et de réponse collective aux défis posés par la menace terroriste.Messahel avait pris le soin de rappeler au début de son intervention l'engagement du continent africain dans la prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique et l'extrémisme violent et ce, en créant en janvier dernier la haute mission de coordonateur dont la présidence a été confiée par les chefs d'Etat africains à Bouteflika. « Conscient du poids de cette responsabilité, de la gravité de la menace qui pèse sur le continent et l'urgence d'agir collectivement, le président de la République a présenté à la dernière conférence au sommet de l'UA tenue au mois de juillet dernier un mémorandum définissant 7 axes prioritaires pour l'action future de l'Afrique contre ces fléaux. » Mémorandum qui servira, fait-il savoir, de cadre de référence à l'élaboration dans les prochaines semaines du plan d'action et de la réponse collective et à long terme de l'Afrique aux grands défis posés par la menace terroriste et par ses mutations.
Le MAE a annoncé l'organisation demain (mercredi) à Alger conjointement par l'Algérie et le Royaume des Pays-Bas, la première réunion régionale sur la relation entre le terrorisme et le crime organisé transnational.
Notons que la réunion du groupe de travail Afrique de l'Ouest de GCTF au CIC continuera ses travaux aujourd'hui à huis clos, qui, faut-il le souligner, se réunit pour la première fois depuis sa mise en place mais sans l'un de ses membres, le Maroc.
Le royaume a opté ainsi pour la politique de la chaise vide dans une conjoncture dangereusement affectée par les fléaux mis sur la table de la réflexion de l'atelier d'Alger. L'on se doit de rappeler que nos voisins marocains ont recouru à une féroce levée de boucliers contre l'Algérie suite à des propos tenus par Messahel qu'ils ont jugés graves portant sur le commerce de la drogue. Il est curieux de voir le royaume tout de suite s'emporter contre l'Algérie au sujet du commerce de la drogue alors qu'il ne l'a pas fait lorsque des organisations internationales l'ont répertorié pour le « consacrer» depuis longtemps et jusqu'à récemment, premier producteur de cannabis et premier exportateur de haschich dans le monde.
Entre 2015 et 2016, le Maroc a produit l'équivalent de 23% de son PIB selon le rapport de 2017 du département d'Etat. Les Américains en font ressortir l'ampleur du blanchiment d'argent par le trafic de cannabis et de transit de la cocaïne vers l'Europe. En 2015, un rapport des Nations unies fait savoir que le Maroc réserve 47.000 hectares de ses terres à la production de « la plante verte ». Il est listé par les Etats membres de l'UE comme source principale de résine et de cannabis après l'Afghanistan. C'est dire que Messahel, qui est rompu à la chose diplomatique, a à peine effleuré l'existence d'un fléau que le monde entier condamne. L'Algérie en subit de graves conséquences tant les énormes quantités de cette production traverse ses territoires. Les analystes jugent inopportun une telle médisance du Maroc contre l'Algérie alors que les deux pays gagneraient à coopérer ensemble contre les réseaux agissant aux frontières. Notons que ce n'est pas la première fois que le Maroc « casse » de l'Algérie. Les autorités algériennes au plus haut niveau ont cependant toujours choisi d'adopter une attitude sereine et responsable pour ne pas envenimer des relations liant deux pays dont les peuples partagent jusqu'à l'histoire de leur existence même.