L'élargissement à d'autres pays africains du commandement militaire
conjoint des pays du Sahel a constitué le gros des questions des officiers
supérieurs de l'Alliance Atlantique (OTAN), en visite en Algérie, dans le cadre
de la 117e session du cours principal du collège de Défense de l'Otan à Rome.
M. Dani Benchaâ, directeur général des Affaires politiques et de la
sécurité internationale, au ministère des Affaires étrangères, a animé une
conférence à l'intention de ces hauts officiers de l'OTAN, qui a porté
notamment sur la lutte contre le terrorisme au Sahel. Interrogé sur l'absence
de certains pays de la région du commandement militaire conjoint des pays de la
région du Sahel, dont le siège est à Tamanrasset, il a affirmé que «la Libye,
le Tchad et le Maroc» auxquels les militaires de l'Otan faisaient référence,
«n'ont jamais fait une demande officielle d'intégration» à ce commandement.
Aucun des ces pays n'a fait officiellement une demande pour rejoindre ce
commandement militaire, a précisé le diplomate algérien. Plusieurs pays membres
de l'OTAN avaient insisté, à plusieurs reprises et notamment lors des affaires
des otages français capturés par Aqmi au Niger et au Mali, pour que le Maroc
intègre cet ensemble militaire régional. «Le Maroc n'a aucune relation
géographique avec le Sahel», a affirmé M. Benchaâ, avant de s'interroger:
«comment voulez-vous ajouter des pays qui n'ont aucune relation avec le Sahel à
ce commandement?» Au printemps dernier, le ministre délégué aux Affaires
africaines avait déjà affirmé, sur cette question, que «le Maroc n'a aucune
relation avec le Sahel». Actuellement, les pays membres de ce commandement
militaire conjoint sont l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, alors
qu'une réunion, organisée à Alger au mois d'avril dernier, avait regroupé les
chefs d'Etat-major de ces pays et ceux de Libye, du Burkina-Faso et du Tchad;
ces trois pays n'ayant fait, entre temps, aucune demande officielle pour
rejoindre le commandement basé à Tamanrasset. Quant à la participation du
Maroc, sa position géographique l'élimine automatiquement. Quant à la lutte
contre le terrorisme au Sahel, M. Benchaâ a souligné qu'il faut lui donner une
autonomie et une identité africaines dans son traitement. «Cependant, toute
contribution et assistance sont les bienvenues, y compris celles de l'Otan»,
a-t-il précisé, soulignant qu'il existe un mécanisme de coopération entre les
pays du Sahel, qui est à même de permettre une plus grande stabilité dans la
région. «La lutte contre le terrorisme ne se limite pas à des moyens
sécuritaires mais aussi à travers des moyens économiques», a-t-il estimé,
saluant la décision du Conseil de sécurité de l'Onu, concernant la
criminalisation du paiement des rançons.
Sur le dossier du Sahara
Occidental, il a notamment affirmé devant les officiers de l'OTAN que l'Algérie
«a (toujours) demandé pour que la légalité internationale soit
respectée».»C'est pour cette raison que nous continuons à soutenir l'action des
Nations unies et celle de M. Christopher Ross, l'envoyé personnel du SG de
l'Onu», a-t-il ajouté, avant de relever que «l'action de l'Algérie se limite à
une action diplomatique comme d'ailleurs le fait toute la communauté
internationale». «C'est seulement notre appui à un principe cardinal pour qu'il
y ait un ordre international et qu'on respecte la légalité internationale», a
encore précisé M. Benchaâ. Il a encore affirmé que la «base essentielle qui
anime la politique étrangère de l'Algérie est la légalité internationale qui
condamne l'usage de la force militaire pour occuper un territoire. C'est un
principe cardinal de la politique algérienne depuis son indépendance». Sur les
relations extérieures de l'Algérie, il a indiqué qu'Alger est favorable pour de
meilleures relations avec tous les membres de la communauté internationale,
dont les Etats-Unis, la Russie et l'UE. «Il n'y a pas intentionnellement de
relations privilégiées avec tel ou tel pays». Sur la lutte contre le
terrorisme, M. Benchaâ a indiqué qu'»il est fondamental que la communauté
internationale se mobilise contre ce fléau», avant de souligner que «l'Algérie
avait combattu seule le terrorisme». «Il est clair que pour lutter contre le
terrorisme, il faut éliminer le vecteur idéologique et faire en sorte de le
confiner à une lutte contre la criminalité», a-t-il encore précisé aux
officiers de l'OTAN. Par ailleurs, l'Algérie est favorable «au libre accès à la
technologie nucléaire civile et est contre toute prolifération de l'armement
nucléaire», notamment dans la région, a indiqué le diplomate algérien, selon
lequel «il faut reconnaître que l'environnement sécuritaire autour de l'Iran a
changé. Il y a des armes nucléaires en Asie, au Pakistan et en Inde mais
personne ne parle des ogives nucléaires se trouvant en quantité en Israël».
«Actuellement, je m'inquiète plus de l'arsenal nucléaire israélien», a-t-il
encore relevé, mettant en garde contre le caractère dangereux du bellicisme
militaire israélien.
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Posté Le : 11/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com