Algérie

LUTTE CONTRE LE TERRORISME Les services de sécurité reprennent de l'initiative



Alors que des voix exhortent, à travers des appels récurrents, le président Bouteflika à édicter des mesures complémentaires de clémence en faveur des terroristes, les services de sécurité mettent de la dynamique et de l'efficacité à mener la lutte militaire contre les éléments d'Aqmi écumant les maquis du pays. Fin de la période de grâce '
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - A en croire Me Merouane Azzi, qui s'est exprimé fin septembre 2011 au forum d' El Moudjahid, la loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale n'est plus en vigueur. Etant responsable de la cellule chargée de l'application de ladite loi, Me Azzi parle en connaisseur du dossier. Et s'il a tenu à mettre en évidence le fait que la charte n'est plus en vigueur, ce n'est pas pour appeler au retour aux fondamentaux de la lutte contre le terrorisme, comme on les a connus sous le président Zeroual. Sa conviction profonde est qu'il faille, dans le même esprit de la charte, énoncer des mesures complémentaires. Me Azzi a vivement souhaité que le chef de l'Etat maintienne le cap de la réconciliation nationale et prenne d'autres mesures de clémence comme l'y autorise l'article 47 de la loi sur la charte. Le lendemain des plaidoiries de Me Azzi et de Me Farouk Ksentini pour une amnistie générale, le Premier ministre Ahmed Ouyahia infirmait sec une telle perspective. Du coup, avec le marketing politique des Mes Azzi et Ksentini et la déclaration tranchée de Ahmed Ouyahia, tout confluait vers une situation de ni guerre ni paix. Ceci d'autant que, pendant les péroraisons autour d'un prolongement à trouver à la charte pour la paix et la réconciliation nationale, les groupes terroristes ont poursuivi de commettre crimes et rackets, notamment dans la région centre du pays. Un regain d'activité terroriste que d'aucuns ont estimé lié à la situation en Libye qu'Al Qaïda tente d'exploiter à son profit et réorganiser son assise dans la sous-région du Sahel. Un risque bien perçu par les services de sécurité algériens qui, ces derniers jours, ont repris de mener des opérations d'envergure dans les zones où sont signalées les activités des katibate affiliées à l'Aqmi. Ainsi, en moins d'une semaine, les services de sécurité ont réussi à porter des coups sévères aux ouailles de Droukdel qui sévissaient notamment en Kabylie. Trois terroristes ont été arrêtés dans la forêt de Mizrana, en Kabylie-Maritime. De l'autre côté du Djurdjura, plus précisément à El Esnam, dans la wilaya de Bouira, quatre terroristes ont été abattus suite à une embuscade tendue par les forces de l'ANP. Des ratissages sont par ailleurs menés dans différents maquis du centre. Cette intensification des opérations de lutte contre le terrorisme, qui intervient à un moment où la réclamation d'une amnistie générale se fait de plus en plus insistante, est-elle à comprendre comme un retour au tout sécuritaire. Une option devenue inéluctable au vu de l'échec de la réconciliation nationale mais aussi de la nouvelle donne sécuritaire dans le pourtour du Sahel.


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