Algérie

Lutte contre le sida en Algérie : Intensifier le dépistage et renforcer la prévention



Lutte contre le sida en Algérie : Intensifier le dépistage et renforcer la prévention
Intensifier le dépistage du VIH, élargir l’accès aux soins, accroître les moyens alloués à la prévention des nouvelles infections et mettre fin aux stigmatisations, tels sont les messages relayés hier à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida, organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et placée sous le slogan national «En cas de doute, un test me rassure».

L’engagement des agences des Nations unies auprès des gouvernements pour une cause commune montre que 30 ans après la célébration de la première Journée mondiale de lutte contre le sida, d’immenses progrès ont été réalisés, mais les objectifs demeurent encore non atteints. «L’Algérie, qui a un taux de couverture des traitements par ARV de 80%, est aujourd’hui sur une bonne voie des 3×90 et si les progrès continuent, le pays sera certainement au rendez-vous pour atteindre l’objectif de mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030», a déclaré Adel Zeddam, directeur d’Onusida Algérie, en rappelant que cela est étroitement lié au fait que les personnes doivent parvenir à connaître leur statut VIH. C’est d’ailleurs le thème retenu cette année à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida. «L’Onusida mène une campagne visant la sensibilisation des personnes à connaître leur statut VIH et leur charge virale. Si les personnes ne connaissent pas leur statut VIH, elles ne peuvent pas se protéger, protéger leur famille et leurs partenaires. En ne connaissant pas leur charge virale, elles ne seront pas sûres de l’efficacité du traitement protégeant leur santé et mettant un terme à la transmission du VIH», a-t-il souligné et de signaler que la fin de l’épidémie du sida d’ici 2030 est loin d’être gagnée.

Investir dans la communauté des jeunes, notamment les personnes à risque, est le mot d’ordre de tous les intervenants lors de cette journée. L’amélioration de l’accès au traitement a fortement contribué à la réduction du nombre de décès en Algérie de 15% depuis 2010, a relevé Eric Overvest, coordonnateur résident du système des Nations unies en Algérie. «Les évidences en Algérie montrent que la population générale n’est pas un moteur important de la dynamique du VIH, au même titre que dans la majorité des pays de la région Mena, toutefois une tendance d’une épidémie émergente parmi les populations exposées au risque VIH semble établie», a-t-il déclaré.

Une population cible que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière entend identifier dans le cadre d’un programme établi en collaboration avec la société civile. «L’Algérie a souscrit aux objectifs internationaux dans le cadre des 3×90 et nous avons atteint le deuxième objectif lié au traitement. Pour atteindre les deux autres objectifs, il est important d’intensifier le dépistage et renforcer la prévention auprès de la communauté des jeunes et des personnes à risque pour qu’ils prennent connaissance des moyens de prévention et la transmission. Comme il est important d’améliorer le suivi sur le plan biologique de manière à réduire les nouvelles infections», a souligné le Dr Djamel Fourar, directeur général de la prévention au ministère de la Santé. Et de préciser : «Ces personnes, telles les travailleuses du sexe, les homosexuels et autres catégories de personnes à risque seront identifiées et une cartographie sera établie pour mieux axer le travail de proximité que les associations savent faire et mieux cibler les actions de dépistage et de prévention.»

En finir avec la transmission aux bébés est aussi un des axes sur lequel un travail a été effectué mais les spécialistes, qui recommandent à toutes les futures mamans de se faire dépister afin de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH afin qu’«elles puissent être en bonne santé elles et leurs bébés», a relevé Marc Lucet, directeur d’Unicef Algérie. Il a insisté sur l’importance du dépistage et de la prévention chez les jeunes et faire connaître les modes de transmission, car il estime que «connaître son statut sérologique du VIH permet d’avoir accès aux traitements et participer à atteindre les objectifs des 3×90». A noter que l’Unicef a indiqué dans son dernier rapport que près de 360 000 adolescents mourront de maladies liées au sida entre 2018 et 2030 si l’on n’investit pas davantage dans les programmes de prévention, de dépistage et de traitement du VIH.


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