Algérie

Lutte contre le marché informel, relogement… : Du pain sur la planche



La campagne d'éradication des marchés informels lancée le 27 août dernier dans la ville de Constantine avec des opérations coup de poing qui ont touché les sites de Boudraa Salah, El-Ménia et Boussouf semble marquer le pas.
« Ce n'est qu'une pause désti née à faire l'évaluation des actions entreprises et préparer les actions à venir», a rétorqué le président de l'APC par intérim, M. Laïb Hafid, à qui nous avons posé la question hier. Et d'ajouter: «Il faut comprendre que c'est une opération irréversible. Ce matin même, j'ai envoyé des agents de l'APC faire des tournées dans une vingtaine de points noirs, notamment les cités Filali, El-Gammas, Emir Abdelkader où sont implantés des marchés informels pour évaluer la situation et me faire un compte rendu sur l'état des lieux avant de décider de la suite des opérations à entreprendre prochainement et dans lesquelles seront impliquées non seulement les services de la municipalité mais les différents secteurs comme la sûreté de wilaya, la protection civile, la direction du commerce, etc. Cette opération sera menée parallèlement avec celle qui vient d'être déclenchée dans le cadre de l'hygiène et de la propreté».
Le P/APC par intérim a ajouté que l'opération d'éradication touchera également les constructions illicites. Néanmoins, d'après les déclarations de M. Laïb, les premiers résultats obtenus ont été observés au niveau de certains quartiers, comme celui de l'Onama, par exemple, où les marchands informels qui y étaient implantés ont préféré quitter les lieux de crainte d'être surpris par une opération ponctuelle qui leur ferait perdre leurs marchandises par saisie.
D'autre part, l'autre résultat dégagé par l'opération de démantèlement porte sur les difficultés d'approvisionnement causées désormais aux riverains de ces marchés. En effet, habitués à trouver quotidiennement à portée de main les fruits et légumes dont ils ont besoin, ces derniers se trouvent obligés d'effectuer des déplacements plus ou moins longs pour rallier les marchés réguliers. Aussi, des voix se sont élevées ces derniers jours dans la cité Boudraa Salah pour évoquer ces difficultés en signalant qu'ils sont désormais obligés de se déplacer jusqu'au centre de la ville pour s'approvisionner en comptant les problèmes et les frais de transport ainsi que les prix élevés pratiqués dans ces lieux de négoce. Vérification faite, hier, auprès du délégué du secteur urbain de Boudraa Salah, M. Djeniba Zouaoui, ce dernier a déclaré ne pas avoir eu vent des protestations des citoyens de son secteur faites à ce sujet. «Ces réclamations ne sont pas du tout fondées, a-t-il déclaré, et elles proviennent sûrement de gens malintentionnés car les marchands qui ont été démantelés ont bénéficié de stands au marché tout proche de la cité des Martyrs, modernes et bien achalandés », a-t-il soutenu.
Enfin, d'autres sources affirment que la raison première de la pause connue par l'opération de démantèlement des marchés informels réside dans la préparation et le déclenchement incessant d'une autre opération, non moins importante : celle de l'évacuation de plus de 1.400 familles du bidonville de Fedj Errih pour lequel d'importants moyens sécuritaires et logistiques ont été mobilisés par les autorités de wilaya. Aussi, les trois opérations (éradication des marchés informels, opération assainissement et opération relogement) ne peuvent être effectuées en même temps.


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