L'Association des infirmiers en cancérologie appelle à l'institutionnalisation de la spécialité pour une meilleure prise en charge des patients cancéreux, à l'occasion de la première Journée scientifique des infirmiers en cancérologie, organisée hier à Alger et placée sous le thème «Actualités des soins infirmiers en cancérologie».Une activité qui met en avant l'importance du rôle de l'infirmier en cancérologie. «Il a un rôle primordial qui doit être mis en valeur, sachant qu'il régule le cheminement du traitement du malade. Des traitements lourds, tels que la chimiothérapie, qui nécessitent un savoir-faire et de la rigueur. L'infirmier constitue la colonne vertébrale dans le service pour mener à bien la prise en charge des malades qui arrivent en nombre important d'année en année, notamment dans les services d'oncologie», souligne Tamourt Hacène, vice-président de l'Association des infirmiers en cancérologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC).
Il signale que ces infirmiers en cancérologie ont appris dans le tas en se frottant aux équipes médicales et avec des formations continues lors des rencontres internationales organisées par leurs collègues étrangers. «D'où l'intérêt de valoriser les connaissances et les expériences afin de faire bénéficier les jeunes infirmiers», a-t-il ajouté.
Et d'appeler à la spécialisation des paramédicaux diplômés des instituts avec une formation supplémentaire de deux années pour la spécialisation, tel que l'infirmier en cancérologie. «Nous plaidons pour l'ouverture des bourses à l'étranger pour les paramédicaux afin de leur permettre d'assister à des congrès internationaux», suggère M. Tamourt, tout en insistant sur l'importance de la formation. Il rappelle qu'«il y a une pénurie d'infirmières et d'infirmiers dans les établissements de santé publique.
Ce qui rend la charge de travail plus importante dans les services, où un infirmier doit s'occuper de plusieurs malades à la fois. Un problème qui se pose avec acuité», a-t-il indiqué. Une pénurie, rappelons-le, causée par la fermeture durant deux ans de l'Ecole de formation des paramédicaux par M. Ould Abbès, alors ministre de la Santé, d'une part, et les départs massifs à la retraite, d'autre part.
Cette première journée scientifique, qui a regroupé des infirmiers en cancérologie des différents centres de lutte contre le cancer de la wilaya d'Alger, se veut une première pour partager les expériences, en attendant de toucher les autres structures, soulignent les organisateurs. Pour le Pr Mohamed Oukkal, chef de service d'oncologie à Beni Messous, le rôle de l'infirmier est primordial dans un service. «Une fois que le malade est passé en consultation, tout le reste est basé ? en étroite collaboration avec le médecin traitant ? sur l'infirmier, à savoir les soins, l'accueil et le suivi. L'infirmier demeure plus proche du patient, ce qui permet d'alerter en cas de souci», a-t-il noté, tout en déplorant l'absence d'une formation institutionnalisée de l'infirmier en cancérologie.
Ce sont généralement, a-t-il précisé, des paramédicaux généraux adaptés à la spécialité d'oncologie. «Il s'agit d'une spécialité qui a besoin d'un profil d'infirmier particulier, car la spécialité a ses spécificités. La formation est indispensable, notamment en oncologie», a-t-il indiqué, avant d'appeler au renforcement de la formation dans le domaine la psycho-oncologie, la kinésithérapie, la nutrition, la stomato-thérapie et des assistantes sociales. «Des métiers qui font réellement défaut dans les structures de santé, en plus du manque d'effectif en paramédicaux. Ce qui limite d'ailleurs les activités dans certains centres», a-t-il déploré, et de déclarer que malgré l'amélioration de certains aspects dans la prise en charge des cancéreux, beaucoup de choses restent à faire.
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Posté Le : 17/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamila Kourta
Source : www.elwatan.com