Vendredi, l'opinion sportive et les citoyens ont poussé un ouf de soulagement. Alors qu'ils craignaient le pire après l'affreux épisode de Saïda, les deux demi-finales de la coupe d'Algérie se sont déroulées sans que le moindre incident soit signalé à l'intérieur ou à l'extérieur des stades du 20 Août (Alger) et 8 Mai 1945 (Sétif).
Que faut-il en déduire de cette «issue heureuse» ' que la violence dans les stades est définitivement éradiquée, que la campagne de sensibilisation mise en branle au cours de la semaine a porté ses fruits ' Que non ! La bête immonde est toujours là, n'a pas baissé la garde et n'attend qu'une opportunité pour se manifester de nouveau. L'impressionnant déploiement des forces de police, ce week-end, ne peut être une réponse convaincante parce qu'il s'agit d'une action ponctuelle qui ne pourra être rééditée à chaque journée de championnat et de coupe. Sinon, il faudra mobiliser tous les éléments de la police et de la Gendarmerie nationale pour «garantir» la sécurité sur toute l'étendue du territoire national.
La «réponse» de vendredi à la violence dans les stades est loin de mettre un terme définitif à ce phénomène qui tue le football. C'est un simple palliatif. On ne traite pas les grands maux avec des solutions de circonstances. Le recours, exclusif, à la c'rcition est en lui-même une violence et ce n'est pas avec ce seul «outil» qu'on arrivera à bout de ce fléau.
Force est de constater, malheureusement, que jusqu'à ce jour, c'est le seul « remède» administré à cette maladie hideuse qui ne cesse de se développer à l'ombre d'un laxisme ambiant, qui conforte la conviction qu'il n'y a pas une volonté sincère de débarrasser le football algérien de cette plaie béante au milieu de son visage.
Le combat contre la violence dans les stades n'aboutira pas si l'Etat ne met pas en branle une vraie stratégie de lutte qui s'appuiera, exclusivement, sur un arsenal juridique et confiée aux bons soins d'une personne ou d'un groupe de personnes qui auront la charge de s'immerger dans les profondeurs de ce sujet pour comprendre toutes ses données complexes avant de proposer un plan de sauvetage.
Mobiliser des milliers de policiers pour un ou deux matches est loin d'être la solution idoine.
Il faut pousser plus loin. Au moins jusqu'à l'Assemblée populaire nationale (APN) pour légiférer. C'est la seule voie, et elle est incontournable, pour gagner le match contre la violence dans les stades.
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Posté Le : 22/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Ouahib
Source : www.elwatan.com