Lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus : Déconfinement graduel dès ce lundi en Tunisie

En Tunisie, ce lundi, c'est le début d'un retour aménagé à l'activité. Des règles d'hygiène strictes sont exigées par l'administration qui a autorisé, en première étape, la reprise des activités de l'administration publique ainsi qu'un retour partiel de l'industrie, à hauteur de 50% de son potentiel.Les petits métiers reprennent aussi. Le transport public n'est accessible qu'à ceux qui sont autorisés à travailler. Les cafés, les restaurants et les mosquées restent fermés.
La Tunisie entamera donc son «confinement ciblé», terme préféré par les autorités à «début de déconfinement», pour maintenir la mobilisation contre le Covid-19, dont la pandémie n'est pas encore parfaitement maîtrisée. «Nous comptons sur la discipline des Tunisiens pour entamer ce nouveau cycle de lutte contre la pandémie», assurent le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, et son ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, ainsi que tous les officiels, politiques et médicaux, dans leurs incessantes déclarations publiques, depuis l'annonce, le 19 avril dernier, de l'intention de changer d'approche dans le traitement du Covid-19. «Nous allons reprendre nos activités, autant que possible, mais plus comme avant, pour éviter une attaque dévastatrice de la pandémie», avait dit le chef du gouvernement tunisien, depuis son annonce de ce retour prudent au travail, en trois phases, s'étendant successivement du 4 au 24 mai, 25 mai au 4 juin et du 5 au 14 juin.
La stratégie annoncée s'articule autour d'une sortie prudente à la vie active, en imposant le port du masque. «Ceux qui ne portent pas le masque seront obligés de payer 50 dinars (16 euros)», a indiqué le ministre de la Santé, comme c'est le cas, actuellement, pour ceux qui bravent le confinement. La distanciation sociale demeure de mise, dans la vie courante, aussi bien dans les administrations, les commerces que dans la rue.
Le transport public est également sous la loupe. Ne seront autorisés à prendre les bus que les citoyens ayant des permissions pour sortir. Les taxis ne transportent que deux clients et les taxis collectifs la moitié de leurs capacités. Par ailleurs, c'est pour préserver cette distanciation sociale que l'ouverture des cafés, des restaurants et des mosquées n'est pas, encore, à l'ordre du jour. En plus, la circulation entre les régions demeure interdite. Les établissements scolaires et universitaires restent fermés durant tout le mois du Ramadhan.
Reprise des cours
Comme tous les Tunisiens, circulant en dehors de chez eux, sont appelés à se protéger le visage, dès ce lundi, 30 millions de masques lavables ont été commandés par le ministère du Commerce, chez les industriels, pour être vendus à la population, dans les pharmacies et les grandes surfaces, à partir de demain, au prix de 1,8 dinar tunisien (0,6 euro).
En plus, et pour davantage de protection, des cahiers de charges ont été élaborés, par la direction de la médecine du travail, pour prévenir la propagation du virus sur les lieux de travail. Des manuels explicitent l'entrée, la circulation et la sortie des personnels des entreprises, pour réduire, au maximum, le risque de propagation du virus. Les chefs d'entreprise sont, d'une part, obligés d'appliquer ces réglementations. D'autre part, ils n'ont le droit de faire travailler, en cette première phase, que la moitié de leur personnel. «Nous voulons une reprise sécurisée du travail», assure Sami Tahri, le secrétaire général adjoint de l'UGTT.
Concernant la scolarité, seuls les élèves du baccalauréat reprendront leurs cours du 28 mai au 23 juin. Les examens nationaux se tiendront, respectivement, les 29 et 30 juin pour le concours d'entrée aux collèges pilotes (6e), les 2 et 3 juillet pour le concours d'entrée aux lycées pilotes, alors que la session principale du baccalauréat se tiendra du 8 au 15 juillet. Les passages de classe se feront sur la base des moyennes des deux premiers trimestres.
Pour l'université, la reprise des cours se fera à partir du 1er juin, l'Etat prendra en charge l'hébergement et la restauration des étudiants habitant loin de chez eux. Les examens se tiendront durant le mois de juillet. Les autorités assureront toutes les conditions d'hygiène à tous ceux qui reprendront les cours ou passeront des examens. La Tunisie tient à éviter toute rechute. Son plan contre le Covid-19 l'a épargnée jusque-là et les autorités veulent que cela continue.