Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a lancé, hier, un appel à la communauté internationale afin de «renforcer la lutte contre la désertification. «L'engagement de la communauté internationale reste faible face à ce phénomène qui menace notamment l'Afrique», a déploré le ministre qui s'exprimait sur la radio Chaîne 3.
Alger abritera, vers la fin de cette semaine, une conférence des ministres de l'Union africaine en charge de la lutte contre la désertification. Une manifestation inscrite dans le cadre du mandat de l'Algérie pour la présidence du groupe Afrique. Une présidence qui devra durer deux ans jusqu'à la fin 2011. La rencontre devra permettre de dégager une position africaine commune.
«La réunion permettra de faire le point sur ce qui a été fait par chaque pays», explique M. Benaïssa.
Une stratégie décennale 2009-20l8 de l'UNCCD a été mise en place et l'Algérie a été retenue parmi les pays pilotes désignés pour l'alignement des plans d'action nationaux de lutte contre la désertification. «L'Afrique doit d'abord compter sur elle-même, puis sur la communauté internationale», soutient le ministre.
La rencontre d'Alger devra dégager une feuille de route commune. «Depuis deux ans, il y a un travail qui a été fait. Aujourd'hui, il faut coordonner ce qui a été fait», affirme le ministre.
L'Algérie a ratifié, en 1996, la convention des Nations unies de lutte contre la désertification (UNCCD) et a validé, en 2003, son plan d'action de lutte contre la désertification (PAN- LCD). La convention UNCCD a été adoptée en 1994.
Cette convention a été suivie par la création d'un fonds mondial de lutte contre la désertification. «Cependant ce fonds est faible», regrette M. Benaïssa. «La lutte contre la désertification nécessite la mise en place d'un faisceau de mesures visant la protection et la conservation des ressources naturelles et de la lutte contre la pauvreté», explique M. Benaïssa.
Le programme de lutte contre la désertification s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement rural durable (SDRD). «Cette stratégie a opté pour un développement rural qui organise les synergies économiques et sociales et qui se fonde sur une implication pleine des populations», affirme le ministre.
Cette approche s'inscrit, selon lui, dans le cadre des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). Le programme à moyen terme 2010-2014 est soutenu par la mise en place de fonds de l'Etat, dédiés principalement à l'encadrement des actions liées au développement rural.
Une étude a abouti à la réalisation d'une carte nationale de désertification par télédétection. Cette carte classe les zones par degré de sensibilité et oriente l'intervention. Les études de traitement et d'aménagement des bassins versants, qui couvrent 3,5 millions d'hectares en zones de montagne, touchent 300 communes dans 25 wilayas.
Ces études classent les zones d'intervention, fixent les priorités et préconisent les techniques.
Un autre programme est consacré au traitement des bassins versants. Réalisé avec le concours de l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts), ce programme concerne 7,5 millions d'hectares à travers 30 wilayas. 78 bassins versants sont ainsi ciblés.
Le ministère de l'Agriculture table également sur la gestion, la protection et l'extension du patrimoine forestier. Un budget annuel de 10 milliards de DA sera débloqué pour réaliser les projets de proximité de lutte contre la désertification.
Le programme de lutte contre la désertification inclut également la protection du barrage vert qui s'étend actuellement sur une superficie de 360.000 ha et qui bénéficiera d'une extension de 100.000 ha d'ici 2014.
L'inventaire forestier national, traite 4,1 millions d'hectares de couvert forestier, propose le modèle de gestion et d'exploitation, indique les actions de réhabilitation et de protection.
Le Plan national de reboisement vise la réalisation sur 20 ans de 1.245.000 ha, de nouvelles plantations forestières à travers l'ensemble des territoires dégradés. Lancé en 2.000, il a permis la réalisation en dix ans plus 600.000 ha de reboisement.
Ce plan vise aussi la protection des nappes alfatières sur 3 millions d'hectares, la protection et la valorisation des parcours sur plus de 32 millions d'hectares, la mise en valeur des zones d'épandage et de certains périmètres irrigués pour renforcer l'offre fourragère en termes d'orge et de luzerne.
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Posté Le : 05/09/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Salim L.
Source : Le Quotidien d'Oran du lundi 5 septembre 2011