Le parlement a un grand rôle à jouer dans le contrôle de l'argent public
et la lutte contre la corruption. Mais, ce n'est pas, du tout, le cas en
Algérie. Nos députés sont ligotés par une législation qui donne le plein droit
de contrôle à l'administration au détriment du parlementaire. Cet état de fait
a été dénoncé, par les participants hier, à la journée parlementaire sur la
lutte contre la corruption, organisée par le parti (MSP). Le parlementaire
Moussa Boudhane a expliqué qu'il est vrai que le député algérien a le droit de
poser des questions orales aux ministres, d'interpeller le gouvernement sur
telle ou telle question, de constituer des commissions d'enquête et a même le
droit de débattre sur la déclaration de politique générale du gouvernement, mais
sans plus. Autrement dit, le député a le droit de dénoncer telle ou telle
situation, mais n'a aucun pourvoir rigoureux de contrôle en matière de loi. Il
indique, en outre, que le fait que l'administration participe à la désignation
des membres du parlement, selon des considérations politiques et partisanes, et
le fait aussi que la constitution donne le droit « absolu » au président de la
République de dissoudre l'APN, en cas de conflit, la chambre parlementaire ne
jouera jamais pleinement son rôle, notamment en ce qui concerne le contrôle de
l'argent public et la lutte contre la corruption. L'intervenant a affirmé que
si les pouvoirs publics ont une véritable volonté de combattre la corruption,
ils doivent apporter des modifications dans les textes de lois, à la loi
organique 02-99, et dans le règlement intérieur des deux chambres. Le
conférencier a réclamé, en outre, la restitution du droit de contrôle du
parlement au niveau local, qui a été accordé, sans raison valable, au conseil
de l'Etat. Il a également proposé la réactualisation de l'institution
parlementaire de contrôle permanant avec une révision d'une série de lois, la
régissant et avec la mise en place d'un bureau algérien de l'Organisation
mondiale parlementaire de lutte contre la corruption, comme c'est le cas dans
plusieurs pays dans le monde. Boudhane a, aussi, demandé l'introduction de ce
qui est appelé «la question orale urgente» qui peut être posée avec détails en
cas «de scandale», «grosse affaire» ou autres. M. Boudhane a aussi souligné le droit
du parlementaire de débattre ou d'étudier les rapports de la Cour des comptes,
des rapports du gouverneur de la Banque d'Algérie, le questionnement du
gouvernement dans n'importe quelle affaire d'actualité, l'organisation de
débats approfondis sur les déclarations de la politique générale et étrangère,
ainsi que l'installation des commissions d'enquêtes sur n'importe quelle
affaire, notamment relative à la corruption et au gaspillage de l'argent
public. Et ce, conclut le conférencier pour ne pas se limiter à poser des
questions orales et écrites qui, dans la plupart des cas, n'ont aucun impact
sur les décisions prises par l'administration. A Noter, que sur cinq
interventions succinctes, aucun conférencier n'a évoqué les grands scandales
d'actualité.
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Posté Le : 20/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com