Algérie

Lutte contre la corruption : Guéguerre entre le FLN et le RND



Lutte contre la corruption : Guéguerre entre le FLN et le RND
Ouyahia semble avoir carte blanche pour aller jusqu'au bout de ce qui s'apparente à une « campagne mains propres ». Le FLN se fait un plaisir de rappeler le triste épisode des cadres injustement incarcérés dans les années 1990. La lutte contre la corruption semble raviver les différends entre le FLN et le RND. Ces deux partis, membres de l'Alliance présidentielle avec le MSP de Bouguerra Soltani, ne ratent plus l'occasion pour marquer leur différence. Les discussions entre militants des deux partis sur la corruption tournent parfois au vinaigre. Au plus haut lieu, les divergences de vue sont en revanche exprimées avec argutie. Fort de son Premier ministre, Ahmed Ouyahia, également secrétaire général du parti, le RND ne cesse d'encenser l'action gouvernementale visant à endiguer le phénomène de la corruption. Surtout que le Premier ministre semble avoir carte blanche pour aller jusqu'au bout de ce qui s'apparente à une « campagne mains propres ».« Toute la confiance est mise en la personne du Premier ministre pour suivre les dossiers liés à la corruption », souligne une source qui suit de près les activités gouvernementales. « Eternel serviteur de l'Etat » ou « homme des tâches difficiles », M. Ouyahia se voit encore une fois confier la délicate mission de gérer, sans état d'âme, cette conjoncture émaillée par une série de scandales qui ont éclaboussé de hauts responsables de l'Etat. Cette posture de chef, maître du moment, toutes proportions gardées, ne semble pas être du goût de l'ex-parti unique fort présent au gouvernement avec sa dizaine de ministres. A la tête du FLN, qui reste relativement majoritaire au Parlement, Abdelaziz Belkhadem, qu'on présente comme le premier homme de main du président Bouteflika, n'abdique pas.Refusant de jouer les seconds rôles, il n'hésite pas à afficher son désaccord avec Ouyahia.Il a exprimé des « réserves » sur des mesures que le Premier ministre voulait prendre pour renforcer l'arsenal de lutte contre la corruption, estimant que « toute mesure nouvelle sur une question aussi sensible » nécessite du temps. Pour attaquer Ouyahia, le FLN se fait plaisir de rappeler le triste épisode des cadres injustement incarcérés dans les années 1990, lors de la fameuse « campagne mains blanches » conduite par le même Ahmed Ouyahia, alors chef de gouvernement. Une manière de dire au Premier ministre qu'il ne faut surtout pas aller vite en besogne.D'ailleurs, M. Belkhadem l'a insinué dans une récente déclaration à la presse en disant qu'il faut bannir la « culture du doute généralisé ». Abdelaziz Belkhadem, et par ricochet le FLN, n'attaque pas uniquement Ouyahia sur le dossier de la corruption. Il le fait également sur d'autres dossiers comme celui de la santé où il a décidé, en sa qualité de représentant personnel du président, de rencontrer les représentants des syndicats. Ainsi, les deux formations, le FLN surtout, ne ratent pas l'occasion pour marquer des points. Histoire de bien s'armer pour mieux affronter les prochaines échéances électorales.


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