Algérie

Lutte contre la corruption, détournements et autres malversations : Une justice saine et indépendante



Par Ammar Zitouni
Il a fallu deux décennies pour en arriver-là ! La réhabilitation du rôle et de la mission de la justice grâce aux exigences du mouvement populaire enclenché à partir du 22 février dernier et visant spécifiquement l'instauration d'une justice transparente et impartiale. La démarche en elle-même constitue un précédent majeur et pourquoi il peut y avoir, une obligation de transparence et à repenser les impunités du passé et qui ont été à la base d'une illégitimité du droit pour tronquer la justice, l'amputer de sa mission au profit d'une bande qui s'est permis de larges pouvoirs sur le droit.
Une bande qui s'est aussi bornée à des fins formelles pour ne pas permettre l'examen à fond des affaires de corruption, détournements de deniers publics et d'autres malversations touchant à l'économie nationale , à l'argent du peuple et ainsi continuer à absoudre en permettant aux coupables d'échapper à toute mesure répressive à laquelle nombreux sont les magistrats qui ont abusé du droit à la sanction selon la loi. Ces abus constatés aujourd'hui au niveau du ministère de la Justice et des tribunaux à travers le territoire national ne suffisent-ils pas pour ouvrir une procédure contre l'ancien ministre de la Justice. Nombre de professeurs de droit constitutionnel sont catégoriques. "L'ouverture de cette procédure est indispensable afin de garantir le retour de l'Etat de droit, la transparence et l'impartialité de la justice ".
Le Haut commandement de l'ANP qui a directement traité des dossiers ayant trait à des crimes et de graves dérives commis par la bande contre le peuple, son argent et ses richesses, des crimes abjects dont les auteurs méritent la sanction équitable, conformément à la loi qui doit être appliquée scrupuleusement à la lettre dans de telles affaires sensibles, vient par la voix du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah de répondre à certaines interrogations de l'opinion publique sur la question. Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah a réitéré, jeudi à Blida, l'engagement de l'ANP à soutenir et accompagner la justice dans ses missions constitutionnelles et " rouvrir tous les dossiers lourds " liés à la corruption, indique un communiqué du MDN. " Concernant la justice, gérée par des hommes loyaux, nous nous sommes engagés au sein de l'ANP, partant de nos missions constitutionnelles et nos prérogatives à l'accompagner, la soutenir et l'encourager, ainsi qu'à lui fournir toutes les garanties et l'assister pour s'acquitter de ses missions dans les meilleures conditions, loin de toute forme de pression, et rouvrir tous les dossiers lourds, y compris ceux qui étaient délibérément jetés aux oubliettes au fond des tiroirs, a affirmé le vice-ministre de la Défense nationale dans une intervention lors de sa visite à la 1ère Région militaire (Blida).
Les propos du chef d'état-major de l'ANP viennent une fois de plus pour assurer et garantir que la justice ne renoncera plus à sa mission, de rouvrir tous les dossiers lourds sans aucune équivoque ou pression. Cet objectif poursuivi depuis le début des premiers jours de la démission de l'ex-président de la République témoigne de la confiance en les capacités de la loi qui consistent à la préservation des deniers publics, de l'économie nationale ainsi qu'un rôle plus agressif contre la corruption, le tout, étoffé et soutenu dès lors par l'accompagnement de l'Institution militaire pour une vaste opération d'assainissement de la vie publique qui a été gangrenée durant vingt ans par un pouvoir qui travaillait pour l'enrichissement illicite de sa composante.
Une dimension de vérité qui s'impose d'elle-même du fait qu'elle met en surface l'existence réelle d'une bande de prédateurs dont les dérives commises doivent à présent répondre devant la justice. Des faits tellement avérés que la question du traitement pénal des coupables s'impose. On pense déjà à des formes spécifiques d'enquêtes à tous les niveaux si ce n'est pas encore établi.
En direct avec ces affaires, le vice-ministre de la Défense nationale, souligne que " grâce à Allah, les résultats concrets des efforts de la justice dans la lutte contre la corruption commencent à apparaître, redonnant confiance aux citoyens et instaurant la quiétude graduellement ". " Que chacun sache que lorsque nous évoquons ces affaires, nous en parlons sur la base d'informations et de données fiables. Chaque mot que nous prononçons n'émane en fait que de vérités concrètes avérées ", a-t-il fait savoir à partir du siège de la 1ère Région militaire (Blida). Plus explicite à ce sujet, il a affirmé que "les dossiers de toute personne dont l'implication a été prouvée dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics, sera présenté devant la justice, qui s'occupera de le juger pour son crime envers la patrie et le peuple". De notre part, nous ne connaîtrons point de répit qu'après avoir assaini notre pays de ces saboteurs et les avoir extirpés de cette terre sacrée, pour laquelle des millions de vaillants Chouhada se sont sacrifiés pour recouvrer son indépendance et sa souveraineté. Nous ne permettrons à personne de jouer avec le destin du pays, et nous nous y opposerons avec toute la force et la rigueur ".
Dans ces conditions de grande transparence, la réhabilitation de la justice et de la justice pénale, c'est tout d'abord la détermination de la volonté de lutter contre l'impunité qui a régné en maître des lieux pendant un quart de siècle. A travers cette nouvelle génération de la justice algérienne, cette réhabilitation de la justice au service de l'intérêt national et du peuple semble être le fruit et le prolongement d'une volonté politique de changement et de démocratie. Tout indique aujourd'hui que l'Algérie amorce une étape décisive, où l'outil d'une justice transparente et impartiale tient lieu d'expression de la volonté populaire, une sorte de langage partagée. On est donc dans cette étape d' " automatisme " de la justice. On le voit à travers la mise en détention provisoire de plusieurs personnalités depuis la démission de l'ex-président de la République, le 2 avril dernier. La liste comprend deux ex-Premiers ministres, des ex-ministres, des hommes d'affaires et d'anciens responsables politiques.


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