LUTTE CONTRE LA CORRUPTION Akkouchi sceptique

Le SG du mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi, estime qu'il ne suffit pas d'émettre des mises en garde contre la corruption pour mettre fin au phénomène. Akkouchi plaide pour la séparation des pouvoirs pour donner à la justice toutes les prérogatives.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - «Le phénomène de la corruption est à grande échelle en Algérie», constate Akkouchi qui qualifie la corruption de «dragon» contre lequel il est difficile de lutter. Le SG du mouvement El Islah, qui a animé hier une conférence de presse pour commenter les dernières mises en garde du ministre de la Justice, garde des Seaux envers les procureurs et les présidents de cour pour l'application des lois, estime que ce sont là de «simples menaces qui ne changeront rien à la situation qui prévaut». Le ministre de la Justice, poursuit le conférencier, ne pourra pas mettre fin au phénomène de la corruption par ses déclarations, lesquelles, estime Akkouchi, «ne sont qu'un cri dans un oued». D'ailleurs, rappelle le SG d'El Islah, «le ministre de la Justice lui-même n'a pas pu faire appliquer la loi sur son prédécesseur qui s'est accaparé d'un logement de fonction». La solution au problème de la corruption, propose le premier responsable du parti d'El Islah, réside dans la séparation des pouvoirs. Pour Akkouchi, l'exécutif en Algérie s'est accaparé de tous les pouvoirs et les prérogatives, c'est donc son rôle d'intervenir pour mettre fin à tous ces problèmes. «Nous avons un seul pouvoir habilité à mettre fin à la corruption, il s'agit du pouvoir exécutif mais ce dernier se languit dans son silence pour des raisons que nous ignorons», a indiqué Akkouchi qui a ajouté que «ce silence est inacceptable ». C'est pourquoi Akkouchi appelle à la séparation des pouvoirs car, dit-il, la justice a les mains liés par le pouvoir exécutif. Tant que cette situation demeure, souligne-t-il, la justice ne peut pas être transparente. Pire, poursuit-il, «la justice en Algérie se dérobe face aux scandales de la corruption. Pour preuve, c'est l'Italie qui a fait éclater le scandale de Sonatrach». Le SG d'El Islah a annoncé lors de cette conférence de presse que le parti tiendra son deuxième congrès le 2 mars prochain.