Selon le quotidien suisse «Le Temps», Berne et Alger s'apprêtent à signer
un protocole qui prévoit l'accompagnement des personnes expulsées vers
l'Algérie par des policiers algériens. Cet accord intervient, selon les
observateurs suisses, suite à la recrudescence de la petite délinquance
principalement dans les Pâquis, quartier populaire de Genève, frappé par le
développement de la délinquance et des problèmes sociaux, dont la presse locale
se fait régulièrement l'écho. Un quartier particulièrement sous haute
surveillance policière, puisque les uniformes genevois procèdent régulièrement
à des opérations «coup-de-poing» pour lutter contre l'insécurité en contrôlant
principalement les dealers et leurs éventuels clients. Cependant, ce sont les
harraga algériens qui sont montrés du doigt. On les appelle les « Zizou », en
référence au joueur de football, d'origine algérienne, Zineddine Zidane, et ils
sont présentés comme l'un des principaux soucis des habitants. La police
genevoise accuse près de 250 sans-papiers d'être spécialisés dans les vols à la
tire et les agressions. Connus de leurs services, ils sont relâchés sitôt
arrêtés en vertu des « jours-amendes », un régime de peines pécuniaires,
introduit début 2007, mais fortement critiqué par le camp bourgeois au niveau
du Parlement suisse. En effet, plusieurs interventions parlementaires ont
demandé la réintroduction des courtes peines de prison et la suppression du
sursis pour le travail d'intérêt général pour faire notamment face à la petite
délinquance. Selon «Le Temps», la présence policière algérienne en terre
helvétique aurait déjà donné ses premiers résultats.
Cette présence de plus en plus accrue des harraga algériens en Suisse
traduit le durcissement de la loi dans les pays européens principalement en
France, en Espagne ou encore en Italie. Une nouvelle destination en somme pour
les sans-papiers algériens qui n'hésitent plus à faire des rivages ibériques ou
de la France hostile de Sarkozy, des lieux de transit pour tenter leur chance
sous d'autres cieux plus cléments de l'Europe. La Suisse et l'Autriche semblent
représenter, actuellement, pour eux une terre d'accueil mais pour combien de
temps encore ? Le protocole d'accord devant être signé entre Alger et Berne
s'inscrit lui aussi dans une volonté manifeste des deux pays à solutionner un
problème qui tend à prendre des proportions inquiétantes. Pour la Suisse, le
fait de solliciter les services de la police algérienne pour reconduire les
sans-papiers expulsés répond certainement à un souci de vitrine humanitaire
qu'on veut garder propre.
En effet, les reconductions forcées des expulsés de France par les flics
hexagonaux, qui se sont soldées parfois par des bavures, ont laissé l'image
triste d'un pays au ban des droits de l'Homme.
Du côté algérien, la lutte contre l'immigration clandestine se veut être
en amont, en pénalisant la harga, et en aval, en allant faire la chasse à ces
harraga sur les terres même de l'étranger.
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Posté Le : 24/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com