Algérie

Lutte contre l’émigration clandestine



La chasse au GPS a commencé Après que 500 harraga ont quitté, la semaine dernière, les côtes de l’Est du pays, les autorités viennent de déclencher simultanément, à Annaba et à El-Kala, une vaste opération de saisie de matériels de navigation maritime, les fameux GPS. A l’Est du pays, c’est donc le branle-bas de combat. Les autorités s’attèlent à démanteler ce qui apparaît, désormais, comme un véritable réseau d’émigration clandestine. En Italie, cette affaire d’immigration massive organisée à partir des côtes algériennes a vite été relayée par les médias de ce pays qui évoquent une «filière puissamment implantée sur les deux rives de la Méditerranée». D’après le quotidien La Stampa, deux jeunes Algériens ont été arrêtés le 31 décembre dernier alors que 53 autres auraient réussi à passer à travers les mailles du filet dressé par les Carabinieri italiens en état d’alerte. Selon le même journal, le lieu de débarquement serait une crique située au Sud de la Sardaigne sur la Costa Del Sulcis. Par ailleurs, un individu présenté comme l’un des animateurs du réseau y serait activement recherché.Pour l’heure, la priorité des services de sécurité algériens porte essentiellement sur la recherche et la saisie des détecteurs GPS détournés de leur vocation initiale par des marins pêcheurs qui ont préféré, eux, troquer leurs filets pour cet objet précieux qui permet de convoyer une légion de candidats à l’exil. On parle même de véritables «navettes». Plusieurs perquisitions ont, ainsi, abouti cette fin de semaine à la saisie d’un grand nombre de ces appareils de navigation très sophistiqués. A El-Kala, pas moins de trente personnes, la plupart des marins pêcheurs, ont été arrêtées à la suite de l’attaque à coups de pierre, lundi, de la caserne des garde-côtes. Les raisons de cette colère avaient trait à la confiscation de ces «outils» de navigation dont la détention et l’usage sont, rappelle-t-on, réglementés notamment par la circulaire interministérielle n°53 du 28/11/2003 qui prévoit une autorisation spéciale. Pour ceux qui ne le savent pas, le GPS, «Global positionning System» en anglais, est le seul système de positionnement par satellite disponible, actuellement, sur le marché algérien. Le prix de cet appareil varie, selon les modèles, entre 150.000 et 200.000 dinars. D’après un spécialiste de la mer, c’est le GPS «traceur» qui intéresse particulièrement les passeurs. Ce procédé fait appel au système géodésique. Selon lui, le cap retenu par le réseau des harraga emprunte le trajet du câble sous-marin d’Algérie Télécom qui relie notre pays à l’Italie. Le code magnétique du réseau de fibre optique a été déchiffré, permettant depuis une traversée sans encombres, voire même dans le style de «la croisière s’amuse». Par ailleurs, concernant la précision du GPS, il y a un détail de «taille» qu’on ne peut omettre: ce système étant développé par l’armée américaine, par mesure de précaution, une «disponibilité sélective» a été prévue par ses inventeurs. Aussi, le signal reçu peut être, ainsi, à tout moment dégradé par le gouvernement US. De même que nombre de données peuvent y être aisément changées, privant le réseau des harraga des codes nécessaires. On apprendra, en outre, au cours de notre enquête, que la réception GPS peut également être brouillée dans une zone donnée par des émetteurs spécialisés, et ce, indépendamment du contrôle américain.




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