Lutte confessionnelle et crise politique : L'automne libanais

A l'heure du changement démocratique qui souffle sur le monde arabe, l'idée du «Liban laïc» fait son chemin. Le débat de confiance, exigé par l'opposition du 14 mars, relance de plus belle le bras de fer qui a paralysé le Liban institutionnel. Au parlement, l'on s'apprête à  mener la vie dure au gouvernement Mikati interpellé sur la dernière décision du TSL (Tribunal spécial sur le Liban) criminalisant l'allié Hezbollah et, surtout, la question rédhibitoire de l'armement du puissant mouvement chiite. Selon un membre influent du parlement, cité par le quotidien l'Orient le jour, la riposte portera essentiellement sur la faiblesse et la dépendance du gouvernement Mikati vis-à-vis du Hezbollah. Il précise qu'«au-delà deM. Mikati et des membres du gouvernement, c'est l'ensemble de la situation libanaise que nous allons aborder, en insistant sur le fait que le déni de justice international va d'abord détruire la notion d'égalité et les bases du pacte libanais. Sans justice, aucune stabilité ne peut àªtre garantie». A la manœuvre, la famille du 14 Mars est décidée de faire subir le même sort à  la nouvelle majorité, dominée par le Hezbollah, qui a travaillé à  sa chute en janvier.L'automne libanais, aux antipodes des exigences du «printemps arabe», renoue avec le drame de l'instabilité et le syndrome des années de feu du Liban déchiré. Au cœur de tous les enjeux, le modèle de gouvernance, fondé sur les équilibres ethniques et confessionnels, qui a montré toutes ses limites. A l'heure du changement démocratique qui souffle sur le monde arabe, l'idée du «Liban laïc» fait son chemin. Des manifestations ont eu lieu pour revendiquer la déconfessionnalisation du système politique libanais et l'avènement de la société civile comme garant du nouveau Liban adapté aux exigences des mutations mondiales. Car, par-delà les passes d'armes des «frères ennemis» Libanais, la dérive confessionnelle qui a provoqué de si grandes et longues déchirures est considérée comme une forme de pathologie qui empêche le passage à  une à¨re démocratique fondée sur le pluralisme politique et la logique de la majorité.