Une importante aide militaire algérienne pour le Mali est en cours
d'acheminement, a annoncé lundi à Bamako une source militaire malienne. Cette
aide militaire, qui entre dans le cadre de la coopération militaire entre les
armées des deux pays, comprend notamment du matériel et de l'armement, selon
une source proche de l'état-major malien. «Cette aide est variée, elle comprend
du carburant pour nos troupes, des sacs de couchage pour les opérations
spéciales, et même de l'armement», précise cette source, qui n'a pas donné plus
de détails, mais qui a confirmé qu'une partie du matériel est déjà arrivée.
«Nous attendons au total cinq rotations d'avions algériens transportant cette aide
militaire», a déclaré à l'agence de presse française (AFP) une source militaire
à l'aéroport de Bamako.
Le Mali et l'Algérie, qui ont renforcé leur coopération multisectorielle,
ont également scellé une coopération dans le domaine militaire, principalement
en matière de lutte contre les réseaux terroristes, notamment la branche
Al-Qaïda au Maghreb. La dernière visite à Alger du ministre malien de la
Défense, Natié Plea, avait en fait pour finalité de renforcer la coopération
militaire entre Alger et Bamako, engagés dans la lutte contre le terrorisme, le
grand banditisme, le trafic de drogue et les réseaux de passeurs d'immigrants
clandestins. Mais, également et surtout dans la gestion de la question
touarègue, qui empoisonne les relations entre le pouvoir central à Bamako et
les ethnies touarègues du Nord-Mali. C'est ainsi qu'Alger a joué un rôle
capital dans la mise en place d'accords globaux pour la fin de la sédition
touarègue dans le Nord-Mali, où une paix fragile mais réelle est observée
depuis le mois de janvier dernier.
Avec l'application des accords d'Alger, une bonne partie des troupes qui
avaient rejoint le dissident Ibrahim Ag Bahanga, avait déposé les armes fin
mars, pour rejoindre les rangs de ceux qui ont choisi de quitter la rébellion.
Car l'instabilité dans cette partie sensible du Mali, proche des
frontières algériennes, était de nature à produire tous les risques potentiels
d'apparition de poches et de groupes armés, autant les groupes terroristes qui
y trouveraient un terreau propice pour leurs actions, que la rébellion locale
qui serait dans son élément. Et, pour lutter contre ces groupes disparates,
très mobiles et armés, l'Algérie et le Mali sont devant l'obligation de joindre
leurs efforts. Autant en matériel et armement qu'en hommes pour sécuriser cette
partie de l'Afrique.
Du reste, des brigades mixtes algéro-maliennes patrouillent déjà dans
cette vaste région, le long des 1.340 km de frontière commune entre les deux
pays.
Le ministre malien de la Défense s'était déjà entretenu lors de sa visite
à Alger avec les responsables militaires algériens, dont le général Abdelmalek
Guenaïzia. La sécurisation de la région de Kidal au Nord-mali et la lutte
contre les groupes terroristes d'Al-Qaïda réfugiés dans cette région imposent aux
deux pays une coopération plus étroite. D'autant que ni l'Algérie ni le Mali ne
veulent laisser le moindre pouce de marge de manoeuvre, dans cette région, aux
bandes armées, quelle que soit leur nature. L'acheminement de matériel
militaire algérien au Mali intervient, enfin, à quelques jours de l'arrestation
au Nord-Mali de quatre présumés terroristes, dont un de nationalité algérienne
qui serait proche d'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb, qui a kidnappé
plusieurs touristes européens dans la région.
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Posté Le : 05/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mahrez Iliès
Source : www.lequotidien-oran.com