LUTTE ANTITERRORISTE

Marquée le mois dernier, par la tentative d'attentat kamikaze contre le commissariat central de Tiaret et des arrestations de plusieurs personnes présumées liées à cet acte qui a coûté la vie à deux policiers, la lutte anti-terroriste s'est particulièrement emballée ce dernier week-end.La traque des groupuscules, disséminés à travers les wilayas du nord du pays où ils se signalent encore, s'est emballée après une très relative accalmie qui a tout de même été «émaillée» par des redditions notamment, dont celles des deux vétérans rescapés des anciens Groupes islamiques armés (GIA),
B. Abdelhakim, alias Abou Doujana, et son acolyte K. Yazid, connu sous le pseudonyme d'Al Mouthana, qui s'étaient rendus aux autorités de la 5e Région militaire à Jijel, le 8 septembre dernier, avant que ne leur emboîte le pas, une dizaine de jours plus tard, toujours à Jijel, D. Farès, alias Abou Oussama, dont l'exploitation a permis la récupération d'un important lot d'armement enfoui dans une cache dont pullule cette région incluse dans un territoire allant jusqu'à Constantine d'une part et Skikda de l'autre où Jund Al Khilafah, la branche algérienne de l'Etat islamique, comptait s'installer avant d'être laminée, il y a quelques mois avec la mise hors d'état de nuire du chef du groupe, Nouredine Laouira, aux environs de la capitale de l'Est algérien.
Si depuis cette triple reddition, dont la dernière remonte au 17 septembre, les troupes de l'ANP n'ont enregistré, en guise de haut fait, que le retour à la raison d'un autre terroriste qui s'est rendu aux autorités militaires de la wilaya d'Adrar, le 20 septembre, puis la mise hors d'état de nuire d'un autre, le 24 septembre, suite à une embuscade tendue dans la localité de Tagrara, dans la wilaya de Tipasa, c'est finalement lors des deux derniers jours du mois qui vient à peine de s'écouler que les militaires ont déclenché des opérations d'une envergure certaine (Voir le Soir d'Algérie du samedi 30 septembre).
Des opérations quasi simultanées à Jijel et sa voisine Béjaïa où 2 terroristes ont été abattus et leurs kalachnikovs récupérées avec le fait notable que lors du ratissage déclenché à Béjaïa, sur le territoire de la daïra d'El-Kseur plus précisément, les militaires ont également découvert un atelier de fabrication d'engins explosifs, deux bombes prêtes à l'emploi, une dizaine de détonateurs et 400 grammes d'explosifs. De quoi inciter les troupes de l'ANP à poursuivre leurs recherches dans cette zone. Une opération qui s'est finalement étalée jusqu'à dimanche, tel qu'il est fait état dans un communiqué du ministère de la Défense nationale où il est annoncé : «Un détachement de l'ANP a abattu dans l'après-midi de dimanche 1er octobre cinq dangereux terroristes et récupéré cinq pistolets mitrailleurs de type kalachnikov, munis chacun de trois chargeurs garnis. Cette opération de qualité vient en continuité de celle du 28 septembre qui a permis l'élimination d'un terroriste et la récupération d'une kalachnikov et de trois chargeurs garnis».
Le terroriste abattu lors du premier jour du ratissage a été identifié comme étant un certain S. Halim, alias Abou Ibrahim, ayant rejoint les groupes terroristes en 2004.
On rappellera que le même jour, lorsque ces opérations ont été déclenchées à Jijel et Béjaïa, les groupes terroristes en activité à l'Est du pays ont enregistré une défection de taille, vendredi, lorsque Ch. Mohamed, dit Yaâkoub, un «émir» s'est rendu avec armes et bagages aux autorités militaires de la wilaya de Skikda, et ce, le même jour où un autre terroriste répondant au nom de B. Abderrezak, alias Anes, qui s'est avéré comme étant un vétéran ayant répondu à l'appel des groupes armés en 1993.
Des opérations simultanées de l'ANP qui ont eu lieu comme cela n'a pas été le cas depuis plusieurs mois, du moins dans cette partie du pays.