Lutte antiterroriste

Les caractéristiques de l'approche algérienne de lutte antiterroriste ont été développées hier lors du forum d'El Moudjahid animé par Makhlouf Sahel, politologue et professeur de sciences politiques à l'université d'Alger. Une approche considérée comme une contribution importante qui s'inscrit dans les efforts, tant internationaux que régionaux, visant à établir la coopération et la coordination dans le cadre de la stratégie mondiale de l'ONU. "Quand on parle de l'approche algérienne, entamera le conférencier, il est utile de la scinder en deux étapes : durant la période où l'Algérie faisait toute seule face à la menace terroriste en la combattant par ses propres moyens. Dans une première période, il fallait un traitement sécuritaire puis un traitement politique dans le cadre de la réconciliation nationale pour arriver, enfin, à la dernière étape qui est la reconstruction socioéconomique par suite des retombées de la décennie noire."La seconde étape étant celle où la menace terroriste a été vaincue. "L'Algérie, forte de son expérience, explique le politologue, a pensé à une approche dans le cadre de l'édification et l'élaboration d'une stratégie de lutte contre le terrorisme où elle a joué et doit encore jouer un rôle important, parce que cette expérience qu'on a chèrement payée ne nous a pas été offerte comme cadeau. On l'a obtenue dans la douleur et dans le sang." Pour l'intervenant, les principes directoires qui constituent la doctrine de l'approche algérienne de lutte antiterroriste reposent sur cinq principes : d'abord, la non-négociation avec les groupes terroristes, la non-soumission quand négocier c'est se soumettre à tout chantage et à toute pression venant de ces activistes terroristes. Le troisième principe est lié au refus de paiement des rançons. L'Algérie argumente ce point par le fait que les rançons constituent une source non négligeable dans le financement des activistes terroristes. Les efforts de l'Algérie, commente le conférencier, sont méritoires à ce sujet en ne cessant de plaider au forum des nations pour arriver à une résolution tendant à criminaliser de manière claire, nette et précise l'acte de paiement des rançons.Le quatrième principe est la lutte multidimensionnelle, à laquelle l'Algérie était confrontée en luttant sur le plan militaire et sur le plan sécuritaire pour faire face à cette menace. "Cela devient une nécessité lorsque cette lutte est combinée et interconnectée comme c'est le cas dans certaines régions d'Afrique où se posent des problèmes de développement qui sont exploités par des groupes terroristes. Comme on peut évoquer, à l'occasion, l'instrumentalisation des principes et des préceptes religieux où les groupes terroristes essaient d'exploiter le discours religieux pour donner une certaine légitimité à leurs actions criminelles." Le dernier principe de cette approche parle de conjuguer les efforts sur la scène internationale et sur la scène régionale, notamment en Afrique et même "au Maghreb qui vit particulièrement une période d'instabilité qui n'est que le résultat de l'intervention internationale en Libye et où l'Algérie n'a pas cessé d'attirer l'attention sur les dangers d'une telle intervention. Aujourd'hui, on est arrivé à une situation d'instabilité générale de la région, par ce qui se passe au Sahel".NomAdresse email