"LUMIERES SUR L'AKFADOU"

Akfadou a accueilli, le temps d'une manifestation culturelle des plus riches en termes de programmation et de propositions artistiques, plusieurs personnalités et chanteurs connus, notamment Karim, le chanteur du groupe les Abranis, la chanteuse Louisa, Boudjemaa Agraw, Akli D, Ali Ideflawen, Si Moh, Oulahlou, Amar Azeghal (Chaoui), Brahim Tayeb, Ghanou (Chenaoua), Idir Akfadou, Kezoui Malek, Tinhinane, etc.Les organisateurs avaient bien gardé le secret. Ils avaient pris le soin de ne pas inscrire au programme le gala avec la grande vedette de la chanson berbère, Idir. Hormis l'inauguration, symbolique, de la bibliothèque municipale en compagnie de Mohamed Saâdi, le patron de Berbère Télévision, on n'a pas inscrit le nom d'Idir. Il est vrai qu'une telle annonce aurait fait débouler, plus exactement "monter" ses fans, qui attendent son concert depuis plusieurs années, par centaines, voire par milliers. Mais en privé, les principaux initiateurs à l'origine de cette manifestation culturelle, Lumières sur l'Akfadou, Mokrane Gacem et Nacer Irid en l'occurrence, n'avaient pas tout à fait exclu un gala avec Idir ; ils se sont bien gardés de l'avancer. Idir se produit en Tunisie, au Maroc, mais point en Algérie où il y vient de temps en temps à titre privé. On l'a convaincu de chanter à Akfadou dans le cadre d'une manifestation culturelle, initiée par des gens désintéressés, sans aucune attache partisane. Malheureusement, de fortes pluies en ont décidé autrement. Le gala a été annulé au grand dam des organisateurs à leur tête le jeune président de l'APC d'Akfadou, M. Hadaddou Mehenni.L'édile local n'a pas espéré accueillir autant de personnalités de la chanson et de la culture amazighes sur le territoire de sa commune. Bien qu'il soit un militant associatif des plus actifs, il était loin de douter qu'il allait être l'hôte de chanteurs et de personnalités aussi connus : Karim, le chanteur du groupe les Abranis, la chanteuse Louisa, Boudjemaa Agraw, Akli D, Ali Ideflawen, Si Moh, Oulahlou, Amar Azeghal (Chaoui), Brahim Tayeb, Ghanou (Chenaoua), Idir Akfadou, Kezoui Malek, Tinhinane, etc. L'espace de trois jours, les organisateurs ont réussi à faire de cette manifestation culturelle un lieu d'expression identitaire et citoyenne. Ils ambitionnent de le rendre itinérant jusqu'à mettre la lumière sur tous les villages kabyles. Car chaque coin de Kabylie regorge de vestiges, en plus d'être des lieux de mémoire dans l'Algérie contemporaine. "Nous voulons à travers cette action réconcilier la population locale avec son histoire", a déclaré avec insistance Mokrane Gacem, l'un des organisateurs de cette manifestation. Occasion pour lui aussi de rappeler que la tribu d'Ikedjane, issu des Kutama, avait participé à la conquête de l'Espagne et son territoire d'étendait de l'an 1000 à 1300 après Jésus Christ jusqu'à Sétif. "Ce n'est pas normal que cette région perde son identité et qu'on ne retienne d'elle que le PC de la wilaya III". C'est en ce sens, dira Nacer Irid, autre organisateur établi au Canada, que "cette expérience doit être rééditée dans toutes les régions de Kabylie" car le fonds culturel de chaque village de la région est tout aussi chargé d'histoire ; "il ne demande qu'à sortir de l'oubli pour réconcilier les jeunes générations avec leur passé". Les organisateurs avaient élaboré durant les trois jours de festivités un riche programme dont des conférences, des soirées musicales avec des groupes du M'zab, kabyles, chaouis et chenouis, des projections de films documentaires, une visite au musée d'Ifri, lieu de la tenue du congrès de la Soummam mais aussi une excursion au Lac noir, un lieu touristique, qui gagnerait à être connu du grand public pour peu que les autorités politiques consentent les investissements nécessaires. Enfin, une soirée a été dédiée au M'zab avec une conférence sur les événements de Ghardaïa. Le conférencier a dénoncé la campagne de salafisation, qui se fait en dépens de l'islam ancestral, propre aux musulmans du Maghreb et singulièrement aux Mozabites avec leur rite ibadite, qui a toujours vécu en harmonie avec l'islam traditionnel. Un spectacle a été donné en solidarité avec les Mozabites.M. O.NomAdresse email