Algérie

Lugubre look



Un proverbe grec dit : « Arracher une plante, c'est déranger une étoile. » Image à forte charge expressive illustrant à bien des égards, le lien osmotique qu'il peut y avoir entre ciel et terre. Une sagesse aussi, qui nous édifie sur cette interaction des éléments de Dame nature que résume l'écosystème dont nous dépendons, nous, le genre humain. Ce qui est loin de constituer une vertu dans notre cadre bâti qu'on s'évertue à rendre de plus en plus hostile. Car il est devenu vraiment désolant de voir les boulevards, rues, ruelles et autres venelles de la capitale dégarnis de leur couverture végétale.Non seulement l'on ne prend pas la peine d'embellir certains endroits avec des allées d'arbres d'ornementation, mais on s'échine à grignoter le très peu d'espace vert dans un tissu urbain que le béton n'a de cesse d'amocher. Même si on décime des arbres pour utilité publique, serait-il gênant de faire repousser d'autres individus alentour ' Aussi, si l'entreprise Edeval s'emploie à rendre moins lugubre l'espace urbain (placettes, points verts, jardins publics et parcs), elle ne ferme pas moins l''il sur son rôle qui consiste à entretenir ce qu'elle a boisé : l'élagage intelligent de l'espèce ficus, par exemple, et l'arrosage régulier des plants fraîchement mis en terre.Par ailleurs, n'est-il pas triste, soit dit en passant, de constater le sort des palmiers, ces arbres exotiques ramenés à coup de devises qui longent certaines artères, notamment l'avenue de l'ALN et dont bon nombre ont rendu déjà l'âme ' Un amer constat, en tout cas, qui nous conduit à désigner de manière manifeste l'incurie de certains responsables qui semblent ignorer ce que peut représenter la valeur et les vertus de ce noble végétal. Autrement dit, le lieu où il faut qu'il soit planté et comment faut-il l'entretenir.Quant au projet, lancé il y a quelques années, relatif à la ceinture verte destinée à rendre verdoyante la périphérie de la wilaya d'Alger, l'action n'a pas dépassé le cadre du v'u pieux. Et va pour la société civile encline davantage à tirer sa flemme plutôt que de retrousser ses manches pour restaurer le patrimoine collectif de leur cité où, faut-il le rappeler, la couverture végétale doit, selon la World Wide Fund For Nature (Fonds mondial pour la nature), osciller entre 10 et 12% du cadre bâti. Enfin, une question me titille les méninges, c'est cette citation de Maurice Maeterlinck qui évoque avec fermes propos : « Savons-nous ce que serait une humanité qui ne connaîtrait pas la fleur ' »


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