Algérie

Lueur(s) démocratique(s) '



Le RCD et le FFS pourraient mettre fin à la guerre absurde qui les oppose depuis des décennies, voilà une bougie qui s'éclaire dans la pénombre où l'élection du 9 avril a plongé le pays. Saïd Sadi et Aït Ahmed y sont favorables, convaincus de l'urgence d'une réponse démocratique unitaire au verrouillage total annoncé de la vie politique dans le pays.Les deux leaders se sont certainement rendu à l'évidence que leurs différends, lourdement exploités par les pouvoirs en place, ont une large part de responsabilité dans le recul démocratique du pays. Mais l'intention ne suffit pas, il y a un lourd passif à assainir entre les deux partis, des blessures à panser et des ambitions personnelles à mettre au placard.Les querelles de leadership ne peuvent qu'être dérisoires devant la lancinante question de la survie de la démocratie et tous les partis, pratiquement, sont concernés. Si le RCD et le FFS arrivent réellement à s'entendre et à joindre leurs efforts, une nouvelle dynamique pourra s'enclencher au sein du camp démocratique.A leur tour, assommés par les résultats surréalistes du scrutin, les candidats malheureux à la présidentielle ont décidé de verser dans la contestation politique. Désillusions et surtout sentiment d'avoir été en quelque sorte trahis par un régime qu'ils ont sauvé en jouant les rôles de lièvres dans la course présidentielle, désamorçant ainsi l'appel au boycott auquel avaient appelé plusieurs partis et personnalités de l'opposition.Cette leçon sera-telle suffisante pour les amener à basculer dans l'opposition politique frontale 'L'attitude de Louisa Hanoune est intéressante à observer : mettra-t-elle fin à cette contradiction qui consiste à attaquer constamment les sous-fifres du gouvernement mais à préserver en même temps les plus hauts dirigeants, notamment le chef de l'Etat ' Cette contradiction n'est pas spécifique à la présidente du Parti des travailleurs : sorte de maladie infantile, elle a fait des ravages dans les rangs des démocrates.L'argument brandi est que Bouteflika est en bonne voie mais il faut le libérer des clans qui l'étouffent.La sincérité de quelques-uns n'arrive pas à cacher le calcul de beaucoup des « nouveaux convertis » au système : se placer du côté du plus puissant c'est pouvoir accéder le plus vite et le plus facilement à toutes les faveurs politiques ou matérielles.Il y a aujourd'hui certes tout un travail à faire sur le concept même de démocrate, mais l'urgence n'est pas là, elle réside dans l'arrêt des dérives autoritaires, de plus en plus grandissantes. Et cela c'est l'affaire de tout un chacun, de quelque couleur politique qu'il soit.


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