Comme prévu, les ministres des Affaires étrangères des pays arabes ont
accentué dimanche la pression sur le régime syrien en décidant au siège de la Ligue arabe dans la capitale
égyptienne de sanctions économiques très draconiennes. Décidées pour faire
appliquer le plan de paix par Damas qui refuse d'y obtempérer, ces sanctions
mettent sous le boisseau toutes relations économique et commerciale avec le
régime de Bachar Al Assad. Dimanche,
donc, la Ligue
arabe a adopté sans surprise des sanctions économiques pour contraindre le
régime à faire cesser la répression, a annoncé le Premier ministre qatari Hamad ben Jassem al-Thani à l'issue du Conseil extraordinaire des ministres
arabes. Ces sanctions comprennent un gel des transactions commerciales avec le
gouvernement syrien et des comptes bancaires du gouvernement dans les pays
arabes, la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie et une interdiction de
voyager dans les pays arabes pour des responsables à déterminer, selon la
résolution votée par la Ligue.
Sur les 21 membres de la
Ligue arabe – sans compter la Syrie suspendue mi-novembre
–, 19 ont voté en faveur de ces sanctions, tandis que l'Irak et le Liban s'en
sont «dissociés», a précisé cheikh Hamad. C'est pour
la première fois que la Syrie
est sanctionnée avec une telle vigueur par la Ligue arabe, au moment où des voix s'élèvent pour
demander au régime en place à cesser la répression contre les manifestants et
envisager des réformes politiques profondes. Les sanctions économiques arabes
interviennent après celles des Etats-Unis et de l'Europe. L'économie syrienne
est dès lors au bord la catastrophe, puisque la moitié de ses exportations et
près d'un quart de ses importations se font avec les
pays arabes. Le régime de Bachar al-Assad
a ignoré les ultimatums de la
Ligue arabe pour cesser la violence et faire retourner les
chars dans les casernes, alors que le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid
Mouallem, a accusé les pays arabes de favoriser une
«intervention étrangère» en Syrie, après leur décision de faire appel à l'ONU
pour les aider à trouver un règlement.
LA REPRESSION CONTINUE
Par ailleurs, 11 civils ont été tués et plus de 25 autres ont été blessés
dimanche par les tirs des forces de sécurité, dont six dans la région de Homs (centre),
selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cinq civils ont été
tués à Homs, à 160 km
au nord de Damas, lors de perquisitions menées par les forces de sécurité et un
autre est tombé sous les balles tirées depuis un toit d'immeuble dans la ville
voisine de Qouseir, selon l'OSDH.
«De violents affrontements opposent, depuis ce matin, l'armée régulière
syrienne et des groupes de déserteurs dans la région de Talbissé
(près de Homs).
Deux véhicules de transport de troupes ont été détruits», a ajouté
l'observatoire dans un communiqué, précisant que quatre civils avaient été
blessés. Les autorités syriennes ont indiqué pour leur part avoir tué dimanche 12
hommes armés et procédé à de nombreuses arrestations lors d'affrontements avec
des «groupes terroristes» dans la région de Homs. Samedi, au moins 35 personnes
avaient été tuées, dont 23 civils dans la répression de la révolte populaire et
12 membres des forces de l'ordre dans une nouvelle attaque menée par des
militaires dissidents dans la région d'Idleb, selon
des militants syriens.
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Posté Le : 28/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com