Algérie

LOURDE NUANCE



Un nouveau gouvernement va se mettre en place. Les pronostics et les paris se sont focalisés sur les individus et la composante de l'équipe gouvernementale, ainsi que sur la couleur politique des hommes retenus pour mener le pays à bon port. L'intérêt accordé au profil des personnalités choisies est légitime mais à n'accorder de l'importance qu'à leur dimension serait occulter une vérité criarde qui veut que pour une armée, les plus géniaux des généraux ne seraient que des officiers de pacotille si leurs soldats ne sont pas des combattants dignes de ce nom.Une nation n'a de consistance et d'efficience que si ses gouvernements sont en mesure de puiser une vitalité conséquente du sein des forces vives du pays et de la solidité avérée de ses institutions. Il est illusoire de continuer à croire que le réel pouvoir n'est qu'au sommet de l'Etat et que seul un gouvernement, aussi qualifié qu'il soit, détiendrait le sésame pour venir à bout des grands problèmes de la société. C'est à la base économique et sociale que la machine grince et les énormes contrariétés, à ce niveau, ont installé une indolence et un blocage qui rendent le moindre effort de n'importe lequel des exécutifs gouvernementaux, d'une aléatoire certification. Un peuple anesthésié par moult inconséquences et par d'immenses impondérables a vite fait de se travestir malgré lui en un obstacle rigide, réduisant les actions gouvernementales à des coups d'épée dans l'eau.
Le mur dressé affiche des maux et des tares multiples pour affirmer une phénoménale discordance entre le poids du formel et la stérilité de l'institutionnel. Le phénomène grandissant de la corruption, les énormes excroissances de la bureaucratie et l'incivisme tapageur ont, peu à peu, institué des Etats dans l'Etat pour que des acteurs basiques parfois autoproclamés endossent les prérogatives du pouvoir légal. L'énorme problème de la société algérienne est qu'à la base, la pléthore d'anonymes actifs s'est accoutrée dans la vie de tous jours, d'habits de fantasques imbéciles ministres. L'idéal aurait été que chaque Algérien se vêtît de la noble tenue de la responsabilité pour que la mission de tous soit synchronisée sur l'intérêt national. Ceci est devenue une équation difficile à résoudre.
Mais c'est dans cette lourde nuance que s'identifie le mal fondé de la primauté rivée uniquement sur la stature d'un ministre et même d'un président de la République.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)