Algérie

Lourd réquisitoire contre Ould Abbès et Saïd Barkat



Le procureur général près la cour d'Alger a requis de lourdes peines de prison, hier, à l'encontre des deux anciens ministres de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, poursuivis pour détournement et dilapidation de deniers publics, conclusion de marchés en violation de la législation et abus de fonction lorsqu'ils étaient à la tête du ministère de la Solidarité.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Entamé en fin de journée avant-hier, le procès en appel des deux anciens ministres de la Solidarité nationale s'est poursuivi, hier, à la cour d'Alger avec les plaidoiries des avocats de la défense.
Mais avant l'entame des plaidoiries des avocats, le procureur général a fait un sévère réquisitoire à l'encontre des deux hommes, demandant une lourde peine de 10 ans de prison ferme à l'encontre de Djamel Ould Abbès et 8 ans de prison ferme à l'encontre de Saïd Barkat. Une amende de 1 million de dinars est également requise contre les deux accusés.
Le procureur général a requis également une peine de 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million de dinars à l'encontre de l'ancien secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale, Bouchenak Khelladi, et une peine de 5 ans de prison ferme et une amende de 500 000 DA contre Hamza Cherif. Des peines de 4 à 5 ans de prison ont été requises à l'encontre des autres accusés dans l'affaire qui a dévoilé comment l'argent destiné aux couches défavorisées de la société a été détourné.
Ainsi, le procureur général a demandé l'aggravation des peines à l'encontre des deux anciens ministres de la Solidarité, condamnés en première instance à 8 ans de prison (Ould Abbès) et 4 ans de prison (Saïd Barkat).
Lors de son audition, Djamel Ould Abbès, qui présidait quatre associations alors qu'il était ministre, a été acculé par la juge et ne savait comment justifier ses pratiques qui consistaient à accorder des subventions faramineuses à ces associations qui n'étaient composées, selon la juge, que de deux à trois membres. « Vos associations étaient devenues comme des banques. On y dépose l'argent puis on le dépense et il n'y avait aucune comptabilité », a fait observer la présidente de la chambre criminelle.
Djamel Ould Abbès, qui a occupé le poste de ministre de la Solidarité nationale entre 1999 et 2010, et Saïd Barkat, qui était à la tête du même secteur de 2010 à 2012, ont été évasifs dans leurs réponses aux questions de la présidente de la séance. Ils ont notamment nié les faits retenus contre eux et préféré évoquer les projets réalisés dans le domaine de la solidarité nationale sous leurs responsabilités respectives.
À cet effet, la juge n'hésitait pas à les interrompre pour revenir au vif du sujet, les appelant à fournir des explications sur l'octroi de sommes d'argent « très importantes » à des associations à caractère médical et autres organisations estudiantines dont l'activité n'avait aucun lien avec le domaine de la solidarité.
Invités à fournir des détails sur ces actions, les deux anciens ministres évoquaient souvent la distribution de bus scolaires dans les régions éloignées ou défavorisées, sans préciser le pourquoi du choix spécialement de ces associations.
Pour rappel, les deux anciens ministres de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, avaient été condamnés en première instance par le tribunal de Sidi-M'hamed à des peines respectives de 8 ans et 4 ans de prison ferme assorties d'une amende d'un million de DA chacun.
Le fils de Djamel Ould Abbès, El Ouafi (en fuite à l'étranger), a été condamné, quant à lui, à 10 ans de prison ferme, une peine assortie d'une amende d'un million de DA avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre.
Les autres accusés dans l'affaire, l'ancien secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale, Bouchenak Khelladi, a été condamné à 3 ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de DA, l'ancien chef du protocole, Djellouli Saïd à 2 ans de prison ferme dont une année avec sursis et une amende d'un million de DA, et l'autre ancien secrétaire général du même ministère, Ismaïl Benhabiles, à une année de prison ferme et une amende de 500 000 DA.
K. A.


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