Louiza Hanoune menace de bouder l'APN

Le Parti des travailleurs (PT), qui vient de sortir des élections législatives avec 20 sièges uniquement, pour la future Assemblée populaire nationale (APN), emboîte le pas à l'Alliance de l'Algérie verte et menace de bouder l'APN. L'annonce a été faite, hier, par le chef de file du parti, Mme Louiza Hanoune, qui a affirmé, lors d'une conférence organisée hier en son siège, que la question sera débattue par le bureau politique qui s'est réuni, hier, en session ordinaire. La SG du PT n'a pas l'intention de rester les bras croisés face, dit-elle, à cette «mascarade électorale».
Le PT compte ainsi emboîter le pas à l'Alliance verte, qui regroupe le MSP, Ennahda et El Islah et qui a également menacé de bouder l'APN. La présidente du PT se dit plus que convaincue que les résultats des législatives ont été massivement fraudés. Pour étayer son propos,
Mme Hanoune a fait savoir que sa formation politique a introduit 15 recours auprès du Conseil constitutionnel. De même qu'elle s'interroge «si le Front de libération nationale (FLN) est convaincu de ce score, pourquoi n'a-t-il pas fêté sa victoire '» Et de répondre elle-même à la question : «Il s'emmure dans un silence parfait afin de ne pas provoquer la population algérienne, consciente de la grande manipulation des résultats.» Elle estime que le pays a raté l'occasion d'opérer un changement radical, en faisant rupture avec le système du parti unique.
«C'est pire qu'une fraude massive», a-t-elle martelé, hier, ajoutant que «c'est un véritable hold-up électoral, auquel nous devons nous opposer». Ces résultats ne reflètent pas,
a-t-elle déclaré, la volonté du peuple, qui a affiché son soutien à la politique prônée par le PT, lors des meetings organisés durant sa campagne électorale.
Mme Louiza Hanoune a encore dénoncé «l'administration qui n'a pas été neutre et a violé la loi électorale et le dispositif de surveillance.
Les 220 sièges obtenus par le FLN, le nombre des sièges acquis par le PT et même par l'Alliance verte ne traduisent en aucun cas la voix du peuple». Elle a, par ailleurs, affiché sa crainte vis-à-vis de la nouvelle politique que présagent ces résultats et qui constituent une menace pour les travailleurs et l'économie du pays.
Pour terminer, elle a encore une fois invité tous «les Algériens à s'organiser en comités populaires pour débattre de leurs revendications et immuniser la nation contre toute dérive». Ces comités auront pour tâche de débattre de la nature du régime à mettre en place dans la prochaine Constitution, «un régime capable d'opérer la rupture avec le système du parti unique», conclut-elle.